JEAN GIRAUDOUX

« 1 / 2 JEAN GIRAUDOUX (1882-1944) 1 Des débuts prometteurs En 1926, Copeau écrivait : « Le point de vue de l'homme de théâtre, metteur en scène ou animateur dramatique [ ...

] est pour le moment en avance sur le point de vue de !'écrivain.

Au point où le metteur en scène est aujourd'hui parvenu, il attend !'écrivain.

» Cet écrivain, pour les contemporains comme pour la postérité, ce fut avant tout Giraudoux.

Jusqu'en 1928, date de la création de sa première pièce Siegfried, Giraudoux était un romancier et un essayiste raffiné, dont la langue enchantait un public cultivé.

Né à Bellac en 1882 dans le Limousin, ville devenue mythique pour !'écrivain, Hippolyte-Jean Giraudoux appartenait par ses origines à la petite bourgoisie : son père, Léger Giraudoux, était conducteur des Ponts et Chaussées avant de devenir percepteur dans une série de petites villes de province, « dont aucune ne dépassait cinq mille habitants », au climat moral desquelles Giraudoux resta toute sa vie attaché (cf Intermezzo).

Ce père, d'ascendance paysanne, impérieux et bourru, ne le marqua guère, tandis que sa mère, née Anne Lacoste, fine et réservée, ambitieuse pour son fils, fut très proche de lui.

Élève de l'école primaire publique de Pellevoisin puis du collège de Cérilly, il est envoyé comme pensionnaire boursier au lycée de Chateauroux à partir de 1893, jusqu'au baccalauréat.

Il est premier partout et aime le travail bien fait, ce qui ne l'empêche pas d'exceller aussi dans les exercices physiques.

Dans Simon le pathétique il a laissé des souvenirs arrangés où il met en scène son père lui donnant les conseils suivants : « Tu sais pourquoi tu vas au lycée? Je le savais.

Pour faire des études parfaites.

Pour devenir préfet, ministre.

-Tu vas au lycée pour ne pas perdre tout à fait ton temps.

Chaque soir, dans ton lit, répète-toi que tu peux devenir président de la République.

Le moyen en est simple ; il suffit que tu sois le premier partout ; et tu l'as bien été jusqu'ici.

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