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Jean Genet ou l'Enfance humiliée

Publié le 14/10/2020

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« Jean Genet ou /'Enfance humiliée En 1944, les premiers livres de Jean Genet (Notre-Dame des Fleurs; Pompes funèbres; Querelle de Brest) circu­ laient sous le manteau.

Ils étaient jugés scandaleux parce qu'ils parlent de trahison, de vol et d'homosexualité.

D'Assistance publique en Maison de correction, hôte de bien des geôles et compagnon des repris de justice, Genet est un témoin qui se raconte dans Journal du voleur (1949) par exemple.

Il ne plaide pour personne.

Il ne parle que pour lui-même.

Incapable de juger ses actes en fonction d'une morale ordinaire, il se contente de les avouer.

A partir de 1947, c'est par le théâtre qu'il s'exprime.

Il s'y trouve contraint à plus d'exigence et s'y montre moins complaisant à l'égard de lui-même.

Les domestiques des Bonnes (1947), les prisonniers de Haute surveillance (1949), les clients de la maison de rendez-vous du Balcon (1956), cherchent à être autres qu'ils ne sont, sans jamais parvenir à s'évader de leur bagne intime.

Ils sont condamnés à vivre avec leurs lâchetés ou leurs rancunes.

Parfois, Genet est aussi le porte-parole de l'anticolonialisme dans les Nègres ou de l'antimilitarisme dans les Paravents (1966) Cependant, le trajet qu'il suit est solitaire.

Il « héroïse » sa vie.

Il s'exprime d'ailleurs à l'aide d'un lyrisme qui transfigure cette apologie du mal en un élan poétique.. »

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