Jean-François Marmontel (1723-1799)
Publié le 23/05/2020
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MARMONTEL Jean-François. Écrivain français. Né à Bort (Limousin) le 11 juillet 1723, mort à Ablonville, près d’Evreux (Eure), le 31 décembre 1799. D’une famille pauvre et d’un esprit précoce, il fut placé chez les jésuites, a Mauriac, puis envoyé à Clermont pour y faire sa philosophie. Ayant perdu son père au sortir du collège, il résolut de mettre tout en œuvre pour secourir sa famille. L’année suivante, lien qu’il eût à peine seize ans, il obtint d’entrer, à Toulouse, au Séminaire des bernardins pour y suppléer le professeur de philosophie. Dans l’espoir d’améliorer quelque peu son ordinaire, il se mit à composer un poème pour le concours des Jeux Floraux : L’Invention de la poudre à canon. Ayant été un peu plus tard couronné par les Jeux Floraux pour d’autres poèmes (1745), il résolut de se rendre à Paris pour s’y faire valoir. Vivant d’abord de privations, il voulut fonder un journal de littérature (L’Observateur), mais fut contraint d’en suspendre la publication. Par chance, il obtint peu après le prix de poésie de l’Académie Française pour son poème sur La Gloire de Louis XIV perpétuée dans le roi son successeur (1746). Voltaire s’étant amusé à vendre ce poème à la cour, il procura de la sorte au jeune auteur un certain nombre d’écus. Tiré ainsi de la misère, Marmontel tint à témoigner sa reconnaissance à son protecteur en éditant La Henriade . Séduit par le théâtre, il écrivit ensuite plusieurs tragédies : Denys le Tyran (1748), Aristomène (1749), Cléopâtre (1750), Les Héraclides (1752), Egyptus (1753). Il n’eut guère à se louer de sa tentative, car, hormis la première peut-être, toutes ces pièces connurent un succès médiocre. Ayant su plaire néanmoins à Mme de Pompadour, il obtint d’elle une place de secrétaire des Bâtiments (1753). Tout en travaillant d’arrache-pied, aimant à se répandre dans le monde, car il avait beaucoup d’esprit, Marmontel allait s’acquérir une renommée grandissante : d’abord avec ses Contes moraux (1761), ensuite avec son roman Bélisaire (1707), enfin avec Les Incas, ou la destruction de l’empire du Pérou (1777). L’une des raisons principales qui assurèrent le succès de Bélisaire fut sa condamnation en Sorbonne (1767) : l’auteur était coupable d’y avoir émis la supposition que Dieu pourrait bien avoir fait miséricorde à Titus, à Trajan et à Marc-Aurèle. Membre de l’Académie Française depuis 1763, il en devint, vingt ans plus tard, le secrétaire perpétuel en remplacement de d’Alembert (1783). Dans l’intervalle, il avait obtenu la charge d’historiographe de France (1771). Sitôt l’ouverture du fameux « Lycée » (1781), il eut l’honneur d’y occuper la chaire d’histoire en même temps que La Harpe occupait celle de littérature. Sous le titre de Eléments de littérature (1787), il réunit la plupart des articles qu’il avait composés pour l'Encyclopédie. Pendant la révolution de 1789, il alla vivre dans les environs d’Evreux. Nommé membre du Conseil des Anciens par les électeurs de l’Eure, il se rangea parmi les modérés, fut proscrit au 18 fructidor, mais, ayant échappé à la déportation, il put aller finir ses jours dans sa retraite. Séduit à la fois par tous les genres, Marmontel a laissé une œuvre considérable. Il fut même l’auteur de plusieurs opéras dont la musique fut écrite par Rameau, Grétry et Piccini : grâce à ce dernier, Didon (1783) obtint un éclatant succès. Dramaturge sans génie, froid, versificateur, mais conteur parfois agréable, il est tenu aujourd’hui pour le type même de la médiocrité dont la réussite semble de loin fort difficile à expliquer. Il reste que, disciple de Voltaire (tout comme, d’ailleurs, le fut La Harpe), il joua un rôle d’arbitre littéraire. Les Œuvres complètes de Marmontel ont été publiées à Paris par Née de la Rochelle (17 vol., 1787), par Verdière (19 vol., 1818) et par Costes (18 vol., 1819). Après sa mort, en 1804, parurent les Mémoires d’un père pour servir à l’instruction de ses enfants .
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Jean-François Marmontel
1723-1799
Fortune littéraire vraiment paradoxale : il a écrit des poésies lyriques, didactiques,
érotiques, des drames, des romans, des contes, des grammaires ; il a été critique,
journaliste, directeur du Mercure , historiographe de France, secrétaire perpétuel de
l'Académie française.
Et des Incas , de Bélisaire , des Contes moraux , de Denys le Tyran ,
d' Aristomène , il ne reste rien, pas une ligne, pas un vers.
Et, tout illustre qu'il a été lui-même
en son temps, Marmontel aurait sombré dans un oubli total s'il n'avait eu, au soir de sa
longue vie, l'heureuse idée d'écrire ses Mémoires , animés et pittoresques, où la sensiblerie
déclamatoire de l'époque ne fait pas trop de tort à une saine psychologie.
Le titre étonne
un peu : Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants , car le récit de ses amours
avec Mademoiselle Clairon, Mademoiselle Navarre et quelques autres moindres “ filles de
comédie ”, dont les faveurs ne l'aidèrent pas peu à se pousser dans le monde, est de ceux
qu'un père doit bien parfois se résigner à voir ses enfants “ instruits ”, mais en général il
n'opère pas lui-même..
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