Jean Fernel1497-1558Comme Descartes, à qui certains ont voulu le comparer, Jean Fernel, déçu par l'inanité del'enseignement scolastique, résolut de reprendre ses études en remontant aux sources et,pour un temps, se consacra à l'étude des Anciens.
Publié le 22/05/2020
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Jean Fernel
1497-1558
Comme Descartes, à qui certains ont voulu le comparer, Jean Fernel, déçu par l'inanité de
l'enseignement scolastique, résolut de reprendre ses études en remontant aux sources et,
pour un temps, se consacra à l'étude des Anciens.
Son esprit était ouvert à toutes choses :
philosophe, mathématicien, excellent expérimentateur, il avait une puissance de travail
extraordinaire et une clarté d'exposition remarquable ; ses goûts le portaient à embrasser
plusieurs branches du savoir, et il brillait dans toutes.
Il aspirait à la rénovation des
sciences, et ses qualités semblaient le désigner pour en être un des artisans ; mais, venu
trop tôt dans un monde non encore préparé, il ne trouva pas une atmosphère favorable ;
bien mieux, par une singulière ironie du sort, les circonstances, l'orientation et l'évolution
de ses travaux, leur perfection même, firent que, dans la médecine, à laquelle il s'était
finalement attaché, il contribua à retarder cette renaissance, et cela pendant près de deux
siècles.
Maître ès arts, il reçut des propositions flatteuses pour l'enseignement de la dialectique, où
il excellait ; mais il préféra continuer à partager son temps entre les sciences, la philosophie
et les auteurs anciens.
Parmi ceux-ci, il rencontra Galien et en fut séduit au point qu'il
résolut de se consacrer à le rétablir dans sa forme originale.
Dès lors, il lui demeura
attaché, et, à ce passé lointain, il ajouta tout ce qui, depuis, avait été acquis en médecine :
cet immense travail aboutit en 1554 à la publication de son Universa-Medicina , qui eut
trente éditions, fut immédiatement classique et le demeura pendant plusieurs générations.
Obligé, pour des raisons matérielles, de prendre une carrière, il avait entrepris ses études
médicales et les avait conduites dans le minimum de temps et avec le maximum de succès.
Mais il n'avait pas renoncé aux mathématiques et à la philosophie et, au cours même de ces
études, avait publié deux ouvrages de science : dans l'un, le Traité du Monde , il relatait ses
recherches sur la longueur d'un degré du méridien ; il est remarquable que, malgré la
précarité de ses moyens, il ne commît qu'une erreur pratiquement minime.
Très apprécié comme médecin et comme professeur, mais toujours insatisfait, il
poursuivait ses études aussi bien en médecine que dans les autres branches.
Marié
avantageusement, la fortune de sa femme lui apparut comme un moyen de se procurer les
livres et les instruments dont il avait besoin pour ses travaux.
Aussi l'entama-t-il
fortement.
Des remontrances et des querelles familiales l'obligèrent à se consacrer
définitivement à la médecine, et bientôt il publia sa Physiologie .
Sa renommée, sans cesse grandissante, lui valut d'être un jour appelé auprès de Diane de
Poitiers : il fut assez heureux pour la tirer d'une grave maladie, et le Dauphin
reconnaissant voulut le nommer son premier médecin.
Toujours modeste, il déclina cette
offre.
Ses succès de clientèle ne l'empêchèrent pas alors de publier, en 1548 un ouvrage fort
important, De abditis rerum causis , dans lequel il expose et examine les opinions
philosophiques d'Hippocrate, de Platon, d'Aristote et de Galien.
Peu après ce fut sa
Pathologie , puis un Traité sur la composition des médicaments .
Henri II, qui se souvenait des
services rendus au Dauphin, voulut de nouveau avoir Fernel comme premier médecin ;
par un scrupule assez rare, ne voulant pas dépouiller de sa charge Louis de Bourges,.
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