Jean-Dominique INGRES:LA GRANDE BAIGNEUSE.

« Jean-Dominique INGRES LA GRANDE BAIGNEUSE Tout au long de sa vie, Ingres a été fasciné par le corps de la femme.

Passionné par l'Orient, il brosse de nombreux nus dans des décors de harem, avec une liberté d'interprétation qui déconcertera la critique.

De 1 806 à 181 0, Ingres séjourne à la villa Médicis, à Rome, pour se familiari ser avec la peinture italienne.

Son ambition est de deve­ nir «peint re d'histoire».

S'il est tenté par des thèmes mythiques ou allégoriques, il est déjà fasciné par le corps nu de la femme.

Dès 1808, il brosse La Grande Baigneuse, dont il reprendra quasiment la même pose, une cin­ quantaine d'années plus tard , dans son célèbre Bain turc.

L'ŒUVRE A l'époque, Ingres se passionne déjà pour l'Orient.

Tout au long de sa vie, il rassemble­ ra une vaste documentation sur ses coutumes, notamment de nombreuses gravures et estompes.

Il n'hésite d'ailleurs pas à repren­ dre la pose d'une musicienne ou d'une escla ­ ve dans ses propres tableau x.

Dans La Grande Baigneuse, la jeune femme coiffée d'un turban est au bain turc, comme l'attestent la fontaine et le bassin à ses pieds.

Six ons avant de peindre sa fameuse Grande Odalisque, si décriée pour ses «déforma­ tions anatomiques», Ingres allonge déjà le dos de son modèle au-delà de toute vraisem­ blance morphologique.

Curieusement, l'Académie des Beaux-Arts, à laquelle Ingres devait adresser ses travaux, ne Près d'un demi-siècle plus tard, on retrouve La Grande Baigneuse, touiours aussi belle, dans le célèbre Bain turc du même Ingres.

Jean-Dominique INGRES 1780-1867 • La GrtJIUh Baigneuse, ou Baigneuse Va/pinçon • Hulle sur toile 146 cm x 97,5 cm • Peint en 1808 • Localisation: Paris, musée du Louvre commente pas cette interprétation audacieuse du corps féminin.

Elle lui reproche en revanche de n'avoir pas respecté les effets d'ombre et de lumière, et d'avoir négligé de rendre «les nuances de la peau».

Ingres a pourtant s ubtilement mis en valeur la carna­ tion rose de la baigneuse en l'opposant ou drap blanc et au linge gris perle enroulé autour de son bras.

Vingt ons plus tord, il donnera la même pose de dos à sa Petite Baigneuse, qui inspirera elle-même la figure centrale de son fameu x Bain turc.

LA CRITIQUE Le tableau fit l'objet d'un rapport, lu à la séance de l'Institut en 1809.

«On a remor­ qué des parties finement dessinées, bien peintes et rendues avec vérité; mois on aurait désiré dons ce tableau un parti d'effet plus décidé; on ne devine pas bien d'où vient la lumière, le reflet du corps perce avec le fond du linge dons la demi-teinte, et la figure ne ~orte point d'ombre sur le plan où elle est oss1se ", lismt-on.

L'HISTOIRE Le tableau a appartenu à un certain Valpin­ çon, d'où son deuxième nom de Baigneuse Va/pinçon.

LA COTE Les hu iles d'In gres passen t rare ment en ven te p ub liq u e.

Les deux der nièr es qui aient été vendues , deux études de très petite taille, ont atte int 26000 0 et 350000 FF (en v.

47 200 et 63 600 dollars) à Monaco, en 1991.

Ses dessins, très prisés, sont cotés jusqu'à 1 m illion de FF (18 0 000 dollars).. »