jean de lery analyse lineaire bresil
Publié le 19/05/2021
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Explication linéaire n°2
Problématique : Comment Jean de Léry parvient -il à critiquer les valeurs européennes au travers d’un
dialogue ?
L.1 à 9 : La mise en scène d’un échange entre un indien et un européen
La première partie du texte met en scène un échange entre Jean de Léry et un vieillard de la
tribu des Tupinambas que ce dernier aurait rencontré lors de son voyage au Brésil.
Le texte commence par la mise en place du cadre spatio -temporel : Jean de Lery (le narrateur)
discute avec un vieillard du Brésil à propos d’un thème spécifique , le bois ou ‘arabotan ’.
Ce cadre
spatio -temporel qui peut sembler a priori réaliste ( présence d’un narrateur témoin qui s’exprime à la
première personne du singulier, mentio n du nom d’une tribu existante, mention du nom utilisé par la
tribu pour parler du bois et indication du pays précis) est en réalité plu tôt proche de la fiction, voire du
conte.
En effet, on y retrouve la formule toute faite « il y eut une fois » et la men tion d’un personnage
clef, le vieillard , qui symbolise ici la sagesse.
Cela nous donne une indication sur la suite du texte : tout
comme le conte, ce texte fonctionnera comme un apologue c’est -à-dire comme un récit bref à visée
didactique .
Cet apologue s’ouvre sur l’étonnement du vieillard concernant le bois que ce dernier formule
à l’aide d’une suite de question s faussement naïve s et quasi -rhétorique s : « Que veut dire que vous
autres Mairs et Peros, c’est -à-dire, Français et Portugais, ven iez de si loin quérir du bois pour vous
chauffer ? N’y en a -t-il point en votre pays ? » lignes 4 à 5 .
De cette première intervention du vieillard,
il faut retenir ici l’idée que, d’emblée, ce dernier ne s’identifie pas aux Portugais et aux Français, mais
au contraire, les met à distance en utilisant les mots « Mairs » et « Peros ».
Il oppose directement ses
coutumes à celles des européens du Vieux Monde ce qui va permettre au lecteur de procéder à une
mise en comparaison.
Le narrateur répond alors au ques tionnement du vieillard, mais en tentant de désamorcer son
étonnement.
Il fournit dans sa réponse , donnée de manière indirecte dans le texte, la raison pour
laquelle les européens font voyager du bois de si loin (« A quoi lui ayant répondu que oui et en gr ande
quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions
pas comme il pensait, ains […] que les nôtres l’emmenaient pour faire de la teinture » Lignes 6 à 9 ).
En
effet, les européens se servent du bois du Brésil non pas pour chauffer (dans le cas contraire, le bois
européen aurait été suffisant), mais pour teindre car ce type de bois n’existait pas dans le Vieux
Monde .
En lui fournissant une réponse à son questionnement, on pourrait croire que Jean de Léry met
fin à la discussion avec le ‘sauvage’ tupi namba .
Néanmoins, nous allons voir que le dialogue , loin d’être
dirigé par le narrateur , est en réalité orchestré par le vieillard qui cherche ainsi à délivrer une leçon.
L.9 à 22 : La condamnation des valeurs du vieux monde
Dans l a suite du texte , la critique des valeurs européennes se met en place.
En effet, dès le
début de cette seconde partie, les raisons précédemment données par le français sont rendues
obsolètes à travers la brève question de l’indien « Soit, mais vous en faut -il tant ? » l igne 10.
Grâce à
celle -ci et l’adverbe de quantité « tant », le vieillard souhaite souligner le caractère démesuré de
l’exportati on du bois à l’européen y compris pour de la simple teinture.
En effet, l’idée est ici d’insister
sur le caractère absurde de la démarche , caractère qui ne pourra être nié..
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