Jean de la Lune de Emile AJAR (Résumé & Analyse)
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
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Professionnel du théâtre populaire, Marcel Achard (1899-1974) excelle dans la présentation de personnages souventridicules mais toujours sympathiques, de situations cocassement embarrassantes.Créateur habile de dialogues qui portent et de réparties qui font mouche, Marcel Achard utilise habilement l'attiraildu boulevard pour nier l'esprit même du boulevard, pour inquiéter sans avoir l'air de rien.Antithèse parfaite d'Othello, Jef incarne une certaine philosophie de l'existence.
On n'a que le bonheur qu'on croitavoir et les apparences ne sont que ce qu'on leur fait valoir.
Jef, alias Jean de la Lune, est un pierrot amoureux d'une Colombine, alias Marceline.
Mais celle-ci le trompe sansretenue.
Le triomphe de la naïvetéAu lever du rideau, Jef attend Marceline dont il est tombé éperdument amoureux.
Timide, il se demande commenttrouver le courage pour lui faire sa déclaration.
La sonnerie retentit, Jef ouvre la porte : apparaît Clotaire, dit Cloclo,le frère de Marceline, son confident, son « homme de main ».
Il est un bon vivant qui aime à plaisanter.
Sonenthousiasme, ses réparties très vives déroutent immédiatement le bon et timide Jef.
Très vite, le rapport entre lesdeux individus devient électrique et la situation hilarante.
Lorsque la volage Marceline fait son apparition, elle estavec Richard, son amant, qui vient d'avoir la preuve qu'elle le trompait.
Ils se jouent la grande scène de rupture.Richard se montre intraitable : il ne veut pas pardonner sa trahison à Marceline.
Et Marceline, malgré tous sestalents de comédienne, ne parvient pas à décider Richard à rester avec elle.
La tête haute, en faux grand seigneur,l'amant bafoué quitte l'assemblée.
Jef a assisté à la scène, mais cela ne change en rien l'amour qu'il porte àMarceline.
Naïf et fantasque, il a totalement confiance en elle et il n'est pas rongé par la jalousie ; il veut l'épouseret lui promet toute liberté au sein de leur couple.
Toutefois, après cinq ans de mariage, Marceline annonce à Jefqu'elle veut le quitter ; elle lui avoue qu'elle l'a souvent trompé.
Fidèle à lui-même, Jef croit encore à l'avenir de leuramour.
Sa confiance aveugle, sa quiétude souveraine finissent par émouvoir l'inconstante qui revient sur sa décisionet reste auprès de lui.
De la réalité au rêveDans cette pièce, commandée par Louis Jouvet en 1929, Marcel Achard reste fidèle à un type de personnage qui luiest cher : l'amoureux pour qui seul compte l'amour, un amour qui n'est pas passion brutale mais tendresse etdévouement.
L'œuvre oscille entre le rêve et la réalité, entre le quotidien et la fantaisie « lunaire » ; elle allieconformisme et anticonformisme, mélancolie et optimisme, banalité des sentiments et pureté de l'idéal amoureux.Derrière une psychologie élémentaire des personnages, c'est la fantaisie cynique ou poétique qui s'impose..
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