Japon (2005-2006): Passation politique annoncée
Publié le 18/09/2020
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Japon (2005-2006): Passation politique annoncée
Ayant annoncé qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, le Premier ministre
Koizumi Junichiro (au pouvoir depuis 2001 et devant demeurer en poste jusqu'en
septembre 2006) a commencé ce qui devait être sa dernière année à la tête du
gouvernement sur le même ton que les quatre précédentes : fermeté et séduction,
réformes de l'État, transformation sociétale, envolées nationalistes,
détermination face à la Chine et autonomie dans la relation avec les États-Unis.
Incontestablement aux commandes après sa nouvelle victoire aux élections
législatives anticipées de septembre 2005 (dont il avait provoqué la tenue),
Koizumi a cédé peu de terrain à l'opposition politique, en lente recomposition.
La sortie du tunnel
L'éclipse économique du Japon aura duré un peu plus d'une décennie.
Elle peut
sembler relative : l'archipel a su conserver son rang de deuxième puissance
économique mondiale par le PIB, ainsi que son image de puissance innovatrice.
Tant le succès de l'exposition universelle Aichi avec ses robots humanoïdes
(mars-septembre 2005) que la rencontre programmée depuis 2003 de la sonde
Hayabusa avec l'astéroïde Itokawa, en septembre 2005, ont confirmé l'avancée
technologique du Japon dans des domaines phares pour les industries du futur.
Même au plus fort de la crise économique et financière, les investissements en
R&D (recherche-développement) étaient restés constants (3 % du PIB).
Avec un
taux de croissance de 2,8 % annoncé pour 2006, la sortie de crise était
confirmée.
Mais celle-ci s'est construite au détriment d'une dette publique colossale (683
milliards de dollars), mettant en danger la bonne santé de l'économie : le
cabinet Koizumi de 2006 devait prendre des mesures budgétaires drastiques,
difficiles à mettre en œuvre au vu des résistances corporatistes.
La reprise
s'est également faite au détriment d'un modèle de société que seul l'archipel
était parvenu à inscrire dans la durée.
Les disparités sociales étaient de plus
en plus perceptibles.
La politique d'inspiration reaganienne de dérégulation, de
privatisation ou de réduction des impôts pour les plus riches favorisée par
Koizumi a certes contribué au redémarrage de l'économie, mais de nombreux
Japonais ont dû puiser dans leur épargne pour faire face à la crise : en 2005,
près de 25 % des foyers japonais n'avaient plus d'épargne, (contre 4 % des
familles à la fin des années 1980).
Le mythe de la forte épargne privée des
ménages japonais a fondu et le modèle de l'État-providence, tel que développé au
Japon, s'essoufflait.
Avec une politique sociale et économique favorisant la
division de la société en « gagnants » et « perdants », le Japon a rejoint le
club des pays confrontés aux défis sociétaux, lorsqu'il formait une exception
avec une société de classe moyenne et égalitaire.
En janvier 2006, le « scandale Livedoor », société vitrine de la nouvelle
génération d'entrepreneurs et de la nouvelle économie, a remis temporairement en
question les orientations choisies.
Son jeune P-DG, Horie Takafumi (33 ans),
était le symbole même de la classe des « gagnants » encouragée par Koizumi.
La
révélation de pratiques financières frauduleuses et l'arrestation de Horie ont.
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