Jan Hus
Publié le 16/05/2020
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La mort du réformisme en Bohême an Hus, religieux tchèque, a une grande influence sur l'évolution deséglises en Europe centrale.
Né en 1369, il effectue une partie de ses études à Paris.
Il revient à Prague en1381, alors que l'Église catholique est divisée par le grand schisme.
Jan Hus est préoccupé par la réformede l'Église.
Il connaît les idées de l'Anglais Wyclif et cherche à les adapter.
Ainsi, Jan Hus soutient l'idéeque l'Église est formée de l'ensemble des baptisés.
Dans un premier temps, le réformateur tchèque estsoutenu par l'évêque de Prague, Zbynek.
Mais rapidement, les deux hommes se brouillent.
De même, le roide Bohême, Wenceslas accueille positivement les réformes de l'universitaire praguois.
Mais lorsqueWenceslas se rapproche de l'empereur, il retire son soutien à Jan Hus.
Le réformateur est alorsexcommunié.
Jan Hus attaque la hiérarchie catholique et notamment le pape Jean XXIII lorsque ce dernierlance une campagne de vente des indulgences.
Le roi de Bohême Wenceslas et l'empereur Sigismonddemandent à Jan Hus de se rendre au concile de Constance afin de s'expliquer.
Durant le concile, leTchèque est accusé d'hérésie wyclifte, bien que Jan Hus n'aille pas aussi loin que l'Anglais, notamment surla question de l'eucharistie.
A l'issue du concile, Jan Hus est condamné à mort pour hérésie et brûlé àPrague.
Alors que Jan Hus est au concile de Constance, ses disciples ont commencé à diffuser son oeuvreen Bohême.
Ainsi, Jakoubek de Stribro introduit la communion sous les deux espèces (sub utraquespecie), à l'origine de l'utraquisme.
Jan Hus Le royaume de Bohême, élevé par Charles IV au premier rang parmi les États de l'Europe centrale, ne se maintint pas longtemps à ce niveau.
Les éléments de désagrégation, que l'empereur avait presque supprimés,reprirent de la vigueur au cours du faible règne de son fils Venceslas IV et, pendant la guerre civile qui avait faitrage durant dix années, amenèrent l'État au bord de la ruine.
Seuls les anciens officiers de l'empereur et leursfidèles, ainsi que les intellectuels issus pour la plupart de l'université fondée par Charles IV, réussirent à éviter lacatastrophe.
Les prédicateurs, surtout, exaltèrent puissamment le patriotisme tchèque.
Maître Jean Hus, le premierparmi eux aussi bien par la grande œuvre de sa vie que par l'exemple de sa mort, devint leur représentant.
"LesTchèques, dit Ernest Denis, si fiers de leurs grands rois et de leurs illustres généraux, n'ont cependant choisi niCharles IV, ni Zizka, ni Georges de Podebrady pour les placer au sommet de leur Panthéon, mais ce simpleprédicateur..." Jean Hus provenait d'une couche sociale très humble.
Il naquit vers 1370 en Bohême du Sud-Ouest,à quelque distance de la frontière bavaroise, dans le petit bourg de Husinec, dont les habitants gagnaientprobablement leur vie en élevant des oies.
C'est de là sans doute qu'il tirait son nom, Jean de Husinec, Jean Hus.Son pays natal rude, s'étendant au pied des montagnes, n'avait pas beaucoup à offrir à ses enfants.
Dans la villevoisine de Prachatice, le petit Jean trouva le premier idéal de sa vie, être un prêtre à la tête d'une riche paroisse,être bien vêtu et occuper une honorable situation sociale.
Parmi les prêtres opulents de la contrée était le seigneurde la ville, prévôt de la deuxième cathédrale de la capitale du royaume, l'un des hommes les plus riches de l'État,possédant plusieurs grands domaines aux alentours de Prachatice.
Quant à la charge de prévôt, c'était cettecarrière qui s'ouvrit au jeune garçon quand il acheva ses études latines à l'école municipale et trouva une placed'enfant de chœur dans une des églises de la ville.
En 1390, il partit pour Prague grâce à l'aide de son compatrioteMaître Christian de Pardubice, futur médecin illustre, qu'il appellera un jour son plus grand bienfaiteur.
En 1393, il pritson premier grade universitaire ; il fut reçu bachelier ès arts et obtint la charge de famulus au Carolinum, le plusgrand collège de l'Université Charles.
Au cours de quelques années, Jean y fit ses preuves et lorsqu'il fut, en 1396,reçu maître ès arts et dut se démettre de la charge de famulus, il était si bien connu et populaire auprès desmaîtres les plus en vue qu'il quitta le Carolinum dans l'espoir d'obtenir bientôt à l'Université un autre poste durable.Ordonné prêtre en 1400, il fut reçu à la faculté de théologie et nommé en 1402 administrateur de la chapelle deBethléem, église universitaire.
Il se résolut dès lors à se consacrer, outre son travail à l'Université, à la mission deprédicateur.
Cette nomination eut sur les idées de Hus une action décisive et contribua à sa renaissance intérieure.Les débuts de ce renouveau spirituel remontent aux années que Hus avait passées au Carolinum.
C'étaient lesannées de la crise fatale de l'État de Bohême, celles de la longue guerre civile qui ravagea le pays de 1394 à 1403.Maîtres et étudiants en discutaient, avides d'être au courant des nouvelles du champ de bataille ainsi que desévénements politiques.
Jean Hus, étudiant provincial, dont le pays natal avait plusieurs fois été bouleversé par laguerre, y fut à bonne école ! De plus, l'écho de la guerre se faisait entendre du haut des chaires des églisespraguoises.
Il était donc tout naturel que le jeune Hus ait éprouvé le désir d'influencer lui-même ainsi l'opinionpublique.
Il devint vite populaire.
Ses sermons, politiques et patriotiques à la fois, étaient dirigés contre l'invasion del'armée allemande qui avait pénétré jusqu'aux alentours de Prague.
L'influence qu'il acquit ainsi et le patriotisme dontil fit preuve lors du siège de Prague le désignèrent pour la place de prédicateur dans la chapelle de Bethléemréservée exclusivement à la prédication tchèque et destinée, selon le désir de ses fondateurs, à reprendre le rôle del'institut édifié jadis par Milic de Kromeriz, le plus célèbre prédicateur praguois († 1374), père de la Réforme tchèque,que ses disciples vénéraient comme un saint.
Hus avait hérité de Milic non seulement la renommée de prédicateur etde saint homme, mais en même temps le combat et les adversaires de son précurseur.
Pour détendre le mouvementréformateur, il cherchait avec ses amis de nouvelles armes et il les trouva chez Wiclef.
Les maîtres tchèquesadmiraient dans le grand philosophe d'Oxford le représentant illustre de l'école réaliste (opposée au nominalismeprofessé par la majorité allemande de l'Université de Prague), comme le zélateur passionné d'une réforme radicaledont tout le monde rêvait depuis le schisme fatal, intervenu en 1378 dans l'Église.
Mais les maîtres tchèquesaccueillirent aussi Wiclef avec joie comme un allié détendant l'autorité de l'État contre la papauté, avec laquellel'État de Bohême venait d'entrer en conflit à l'occasion de la déposition de Venceslas (1400) et de l'élection duPalatin Ruprecht roi d'Allemagne.
Cette situation contribua beaucoup à faire répandre, pendant quelques années, lesappels ardents de Wiclef en Bohême.
Bientôt Hus, mis à la tête du parti tchèque, se trouva placé devant des tâchesdépassant les forces d'un seul homme.
Depuis trente années déjà, l'Église était ébranlée par la lutte scandaleuseentre le pape de Rome et son rival d'Avignon lutte dans laquelle presque toute l'Europe était peu à peu entraînée.Toutes les tentatives faites pour rétablir l'unité de l'Église avaient échoué.
On en vint à conclure que seule une.
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