JACQUES DOILLON
Publié le 06/12/2021
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NOTICE BIOGRAPHIQUE
Il est né à Paris le 15 mars 1944. En 1963, après la classe de Philosophie, Jacques Doillon interrompt ses études et entre dans la vie active par la petite porte : facteur, rédacteur dans une compagnie d'assurances,... En 1965, il débute dans le cinéma par des stages de montage. Dès 1966, il est assistant-monteur, notamment sur TRANS'-EUROP-EXPRESS (Alain Robbe-Grillet). De 1967 à .1971 il assurera le montage d'une dizaine de courts et de longs métrages comme TROP PETIT MON AMI (Eddy Mata-Ion, 1970) et LE FEU SACRÉ (Vladimir For-gency, 1971).
En même temps, à partir de 1969, il réalise des films de commande - pour le Ministère de l'Agriculture, LES DEMI-JOURS et LES LAISSÉS POUR COMPTE- et des films sur le sport, TRIAL, BOL D'OR, VITESSE OBLIGE, AUTOUR DES FILETS.
Mais Doillon fera ses véritables débuts dans le cinéma de fiction avec ON NE SE DIT PAS TOUT ENTRE ÉPOUX, court métrage inspiré d'une bande dessinée de Gébé qui sortira en première partie de L'AN 01, son premier grand film, également écrit avec Gébé. Bien accueilli par le public, L'AN 01 permit à Doillon de produire et de réaliser, dans la foulée, LES DOIGTS DANS LA TÊTE : «(...) un film drôle et vrai, un film qui chante juste, un film simple comme bonjour (...) - (F. Truffaut, « Pari-scope «, décembre 1974). Succès critique et public, LES DOIGTS DANS LA TÊTE attira l'attention des producteurs sur J. Doillon en qui ils crurent voir le cinéaste idéal pour peindre avec justesse l'adolescence. Dès son troisième film, il est donc nanti d'un budget confortable pour adapter le roman « best-seller « de Joseph Joffo, UN SAC DE BILLES, qui raconte les tribulations de deux enfants juifs durant l'occupation de la France par les Nazis.
Nouveau succès, mais Doillon préfère revenir à des oeuvres plus personnelles. Il aura donc quelques difficultés à mettre sur pied la production de LA FEMME QUI PLEURE, où joue Dominique Laffin et où il interprètera lui-même le rôle masculin. Désormais, Doillon va se faire l'analyste des rapports ambigus et cruels entre ceux qui s'aiment. Deux personnages, le plus souvent, s'affrontent dans un étouffant huis-clos où leur amour éclate aussi brutalement que leur haine. C'est le couple père/fille de LA FILLE PRODIGUE - «(..) ou comment un film intimiste, un film «de chambre «, comme on dit une musique, devient un très grand spectacle « (Michel Deville, « Les Nouvelles Littéraires «, 26/3/1981) - de LA VIE DE FAMILLE et de LA PURITAINE; le couple grand-mère/petite fille de L'ARBRE ou maître/domes-tique de MONSIEUR ABEL; celui de deux enfants marginaux dans LA DROLESSE - seule apparition à l'écran de Madeleine Desdevises, morte en 1982 à l'âge de 15 ans.
Parfois, aussi, ce sont cinq (LA PIRATE) ou quatre (LA TENTATION D'ISABELLE) personnages qui s'entre-déchirent comme si leur passion ne pouvait exister que dans la violence, physique autant que morale : « (...) tout se passe comme si les deux pôles de la douceur et de la violence étaient nécessaires au passage d'un courant porteur d'émotion. « (A. Philippon, « La fille prodigue «, in « l'Avant-Scène Cinéma « Tl° 273, 15/10/81).
Cinéaste à part dans le cinéma français, J. Doillon est souvent comparé à Ingmar Bergman. LA PIRATE, selon lui, se veut un
remake« du SILENCE et il revendique lui-même cette « filiation « : «J'admire Ingmar Bergman et, comme lui, je pense qu'il faut davantage fonctionner avec ses nerfs qu'avec sa tête «.
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