« J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les autres sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a de chance de l'intéresser et de l'enrichir. Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains » écrit Michel Tournier dans Le Vent Paradet (1977). Partagez-vous cette opinion? Vous illustrerez votre pensée par des exemples précis tirés de vos lectures.
Publié le 09/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les autres sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a de chance de l'intéresser et de l'enrichir. Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains » écrit Michel Tournier dans Le Vent Paradet (1977). Partagez-vous cette opinion? Vous illustrerez votre pensée par des exemples précis tirés de vos lectures.. Ce document contient 1492 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
Les mentalités ont évolué, et la morale a changé vers une moins grande rigidité : ils ne peuvent qu'être surpris devant l'éducation des enfants dans les romans de la Comtesse de Ségur, et si les bêtises de Sophie les amusent encore, les sermons et les punitions leur paraissent tout à fait excessifs, et même parfois incompréhensibles. Ainsi, grâce à la littérature contemporaine, on peut supposer que l'enfant non dépaysé acceptera ce qu'il lit, il le comprendra mieux, et il apprendra donc plus volontiers, à partir de textes plus proches de ses préoccupations quotidiennes. Mais cette facilité apparente se révèle bien souvent illusoire, et l'éducateur constate plus d'une fois avec surprise combien un enfant, d'abord attiré par une oeuvre contemporaine, l'apprécie moins ensuite qu'une oeuvre classique : elle se révèle à l'usage aussi difficile ; sinon plus, par la langue, par la structure, et par les idées. La barrière de la langue ne disparaît pas par magie lorsqu'on aborde des textes modernes : on a assez parlé des registres de langage pour savoir que le langage moyen d'un enfant est beaucoup plus pauvre en vocabulaire et en tours syntaxiques que ne l'est un poème de Pré vert ou un roman de Pagnol. Divers tests de langage montrent les lacunes extraordinaires des enfants, dans de nombreux domaines, dès qu'on sort des mots d'usage pratique : le test présenté par A. Peyrefitte dans La Rosé se fanera et pratiqué sur des élèves de Seconde est révélateur à cet égard, puisqu'il utilise des termes courants dans la presse et l'information télévisée. Les réponses aux questionnaires de la classe de Sixième et de Seconde du rapport Girault sur l'histoire sont tout aussi impressionnants. La structure des textes modernes est souvent moins claire que celle des oeuvres d'autrefois ; on exige moins de rigidité dans la construction, alors qu'une pièce classique comporte cinq actes et obéit à des règles strictes, et qu'une fable de La Fontaine est organisée autour d'une exposition, d'une intrigue et d'un dénouement suivi d'une morale : l'enfant sait ainsi où il va, il a moins de mal à se retrouver que dans le désordre naturel et spontané d'un poème moderne. Pour des enfants plus grands, les idées des auteurs modernes constituent souvent un obstacle : les adolescents sont parfois plus enthousiasmés à l'idée d'étudier La Nausée de Sartre ou La Peste de Camus, mais il s'aperçoivent bien vite que Le Père Goriot de Balzac ou Le Rouge et le Noir de Stendhal leur donnait beaucoup moins de difficultés : les idées sont moins philosophiques dans les textes du xixe siècle, et le roman est conçu selon un schéma plus compréhensible. De la même façon, L'Écume des Jours de Boris Vian séduit souvent les jeunes par son côté surréaliste et anticonventionnel, mais ils comprennent vite que c'est beaucoup plus difficile à étudier qu'un roman de Zola.
Les mentalités ont évolué, et la morale a changé vers une moins grande rigidité : ils ne peuvent qu'être surpris devant l'éducation des enfants dans les romans de la Comtesse de Ségur, et si les bêtises de Sophie les amusent encore, les sermons et les punitions leur paraissent tout à fait excessifs, et même parfois incompréhensibles. Ainsi, grâce à la littérature contemporaine, on peut supposer que l'enfant non dépaysé acceptera ce qu'il lit, il le comprendra mieux, et il apprendra donc plus volontiers, à partir de textes plus proches de ses préoccupations quotidiennes. Mais cette facilité apparente se révèle bien souvent illusoire, et l'éducateur constate plus d'une fois avec surprise combien un enfant, d'abord attiré par une oeuvre contemporaine, l'apprécie moins ensuite qu'une oeuvre classique : elle se révèle à l'usage aussi difficile ; sinon plus, par la langue, par la structure, et par les idées. La barrière de la langue ne disparaît pas par magie lorsqu'on aborde des textes modernes : on a assez parlé des registres de langage pour savoir que le langage moyen d'un enfant est beaucoup plus pauvre en vocabulaire et en tours syntaxiques que ne l'est un poème de Pré vert ou un roman de Pagnol. Divers tests de langage montrent les lacunes extraordinaires des enfants, dans de nombreux domaines, dès qu'on sort des mots d'usage pratique : le test présenté par A. Peyrefitte dans La Rosé se fanera et pratiqué sur des élèves de Seconde est révélateur à cet égard, puisqu'il utilise des termes courants dans la presse et l'information télévisée. Les réponses aux questionnaires de la classe de Sixième et de Seconde du rapport Girault sur l'histoire sont tout aussi impressionnants. La structure des textes modernes est souvent moins claire que celle des oeuvres d'autrefois ; on exige moins de rigidité dans la construction, alors qu'une pièce classique comporte cinq actes et obéit à des règles strictes, et qu'une fable de La Fontaine est organisée autour d'une exposition, d'une intrigue et d'un dénouement suivi d'une morale : l'enfant sait ainsi où il va, il a moins de mal à se retrouver que dans le désordre naturel et spontané d'un poème moderne. Pour des enfants plus grands, les idées des auteurs modernes constituent souvent un obstacle : les adolescents sont parfois plus enthousiasmés à l'idée d'étudier La Nausée de Sartre ou La Peste de Camus, mais il s'aperçoivent bien vite que Le Père Goriot de Balzac ou Le Rouge et le Noir de Stendhal leur donnait beaucoup moins de difficultés : les idées sont moins philosophiques dans les textes du xixe siècle, et le roman est conçu selon un schéma plus compréhensible. De la même façon, L'Écume des Jours de Boris Vian séduit souvent les jeunes par son côté surréaliste et anticonventionnel, mais ils comprennent vite que c'est beaucoup plus difficile à étudier qu'un roman de Zola.
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