Ivan III Le Grand1440-1506Un règne de quarante-trois ans, la fin
Publié le 23/05/2020
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Ivan III Le Grand
1440-1506
Un règne de quarante-trois ans, la fin du joug mongol, l'unification presque complète de la
Russie du Nord-Est, son accession au rang des puissances européennes, la naissance de
l'idée théocratique, une ébauche d'organisation étatique, la première codification du droit
moscovite, la greffe de l'art russe sur l'arbre de la Renaissance, une crise religieuse grave
font du règne d'Ivan III l'un des plus importants de l'histoire russe.
Quand, en 1462, à l'âge de vingt-deux ans, Ivan succéda à son père, Basile II, personne ne
contesta ses droits au titre de grand-prince : par testament paternel il avait hérité un
domaine dont les dimensions lui donnaient les moyens d'asseoir son autorité sur les
princes apanagés, ses frères.
Les grandes principautés de Tver et de Riazan, la principauté
de Vereïa étaient des alliées ou des protégées de Moscou.
Seules les républiques de Pskov
et de Novgorod manifestaient encore une certaine indépendance.
La première, tout en
essayant d'obtenir du grand-prince un lieutenant de son choix, fut obligée, dès 1463, de
recourir à l'aide d'Ivan contre ses voisins allemands.
Celui-ci en profita pour marquer de
plus en plus sa suzeraineté sur la cité.
Il la ménagea cependant afin de bénéficier de sa
neutralité, voire de son aide, contre sa voisine, Novgorod, déjà humiliée par Basile II en
1456.
L'attention du prince était d'ailleurs attirée par la frontière orientale de son État : profitant
des dissensions qui déchiraient le khanat de Kazan, les Russes y pratiquaient volontiers le
pillage ; des campagnes mal organisées et très meurtrières eurent lieu entre 1467 et 1470 et
n'aboutirent qu'à un maigre résultat : soumission aléatoire du khan Ibrahim et libération
des prisonniers russes.
Une relative accalmie permit à Ivan de se tourner résolument
contre Novgorod.
La ville était alors divisée en deux partis : le moscovite et le polonais.
Ce dernier l'emporta
en 1470 : des marchands de Moscou furent molestés, un prince russe lituanien fut nommé
à Novgorod par Casimir IV, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, des pourparlers
eurent lieu avec le métropolite de Kiev, Grégoire, ancien uniate, pour le sacre du nouvel
évêque de Novgorod.
Ces maladresses permirent à Ivan III de se présenter en défenseur de
la cause russe et orthodoxe.
Après la campagne dévastatrice de 1471, marquée par la
défaite novgorodienne sur la Chelogne (14 juillet) — à l'ouest du lac Ilmen — le
grand-prince, qui n'avait pas participé lui-même aux combats, put imposer à la cité
déchirée par les discordes le traité de Korostyni : Novgorod payait un fort tribut, restituait
les terres moscovites arbitrairement annexées et rompait avec la Pologne.
Ce n'était qu'une
trêve.
En 1471-1476, Ivan se rendit à Novgorod, en suzerain, pour y rendre justice, mais, en
1477, contrairement à la coutume, les Novgorodiens durent venir plaider leur cause à
Moscou.
Le grand-prince saisit alors un prétexte — l'emploi imprudent, par un
ambassadeur de Novgorod, du mot souverain à l'adresse d'Ivan — pour aller imposer, par
la force, sa souveraineté à la république (octobre 1477) : pillages, arrestations des chefs du
parti lituanien, installation de fonctionnaires moscovites marquèrent l'annexion de
Novgorod (début de 1478).
La cloche du “ vetche ” — l'assemblée du peuple — fut
symboliquement transportée à Moscou.
Cette annexion, qui faisait plus que doubler la
superficie des terres moscovites, ne se fit pas sans difficultés : en 1479, Ivan III dut.
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