Italie (2002-2003): Bras de fer sans précédent entre les pouvoirs exécutif et judiciaire
Publié le 17/09/2020
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Italie (2002-2003): Bras de fer sans précédent entre les pouvoirs exécutif et
judiciaire
Les affaires ont rattrapé Silvio Berlusconi et empoisonné la vie politique
italienne pendant le premier semestre 2003.
Accusé de corruption de magistrats
au profit de son activité d'entrepreneur, le président du Conseil n'a pas hésité
à répliquer avec une violence inhabituelle, qualifiant les juges de «golpistes»
et de «factieux».
Inquiet pour les procédures qui le frappaient directement,
ainsi que l'un de ses plus proches collaborateurs, Cesare Previti, S.
Berlusconi
a engagé une campagne toute personnelle contre la magistrature.
Ce conflit a
parfois relégué au second plan les grandes difficultés du pays : affrontements
gouvernement-syndicats sur la réforme du marché du travail, difficulté à
rétablir un dialogue sur les retraitres, crise de l'empire industriel Fiat,
divorce entre une opinion publique hostile à la guerre en Irak et un
gouvernement aligné sur la position de Washington.
Plus de dix ans après le début de l'opération «Mains propres» («Mani pulite»,
février 1992), l'Italie se trouvait à nouveau suspendue au verdict des
tribunaux.
Deux procès étaient au centre d'un affrontement inédit entre le
pouvoir politique et le pouvoir judiciaire.
Le premier avait pour protagoniste
C.
Previti, avocat de S.
Berlusconi, ancien ministre et député de Forza Italia,
le parti du président du Conseil.
En mai 2003, il a été condamné à onze ans de
prison pour avoir acheté, pour le compte du principal holding de S.
Berlusconi,
une décision de justice concernant, entre autres, le contrôle du groupe
d'édition Mondadori, qui fut en 1990-1991 l'objet d'une âpre bataille entre S.
Berlusconi et Carlo De Benedetti (l'un des principaux industriels italiens,
propriétaire du groupe L'Espresso-la Repubblica).
Berlusconi sur le banc des accusés
Le second procès a mené sur le banc des accusés encore une fois C.
Previti mais
aussi S.
Berlusconi lui-même, pour une nouvelle affaire de corruption de
magistrats.
En 1985, alors que C.
De Benedetti avait engagé le rachat du groupe
agroalimentaire public SME, S.
Berlusconi et d'autres industriels avaient
présenté, à la demande du socialiste Bettino Craxi (alors président du Conseil),
une offre concurrente – B.
Craxi soupçonnait en effet le paiement d'un
pot-de-vin à la Démocratie chrétienne.
La vente à De Benedetti fut annulée et ce
dernier débouté face au tribunal.
Dans ce cas aussi, selon le Parquet, le
jugement aurait été acheté.
Pour éviter les man œuvres dilatoires des avocats du président du Conseil, le
tribunal de Milan a décidé de juger séparément S.
Berlusconi pour arriver au
plus vite à un verdict pour les autres accusés.
Le danger pour le président du
Conseil était évident : une seconde condamnation de son ancien avocat pourrait
le mettre dans une position délicate et à terme poser la question de son
maintien à la tête du gouvernement.
C'est pour cette raison que S.
Berlusconi a accusé la magistrature d'être à
l'origine d'un complot et de vouloir faire tomber un gouvernement
démocratiquement élu.
Au passage, il a essayé de délégitimer l'opposition, qu'il.
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