Italie (2000-2001): La victoire d'un homme
Publié le 17/09/2020
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Italie (2000-2001): La victoire d'un homme
Annoncé par les sondages, souhaité par les uns et redouté par les autres, le
retour de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement n'a surpris personne.
Au
terme d'une campagne électorale plus marquée par les insultes que par la
confrontation des programmes, le 13 mai 2001, la coalition de centre droit
(Maison des libertés) l'a emporté face au centre gauche rassemblé au sein de
L'Olivier et conduit par un nouveau leader, l'ancien maire de Rome Francesco
Rutelli.
La victoire a été nette numériquement et politiquement, mais moins
large que prévu : le centre droit, dans son ensemble, a obtenu moins de
suffrages qu'aux précédentes élections législatives, mais cette fois ses
adversaires se sont présentés divisés, laissant la voie libre à l'homme le plus
riche d'Italie (propriétaire de trois chaînes de télévision, du deuxième groupe
éditorial du pays et possédant des intérêts dans la finance et les assurances),
qui n'a pas hésité à dépenser des sommes colossales pour assurer la victoire de
son camp.
Paradoxalement, le succès de celui qui n'a cessé de dénoncer les
"magistrats rouges" et le risque d'un retour des communistes au pouvoir a été
rendu possible par l'entrée en lice de deux listes dissidentes de gauche, celle
de Refondation communiste et celle de l'ancien juge Antonio Di Pietro (L'Italie
des valeurs), l'un des protagonistes de l'opération "mains propres" (enquêtes
sur les finances publiques) du début des années 1990.
Ralliement de toute la droite à Berlusconi
Sept ans après sa première expérience gouvernementale, qui n'avait duré que sept
mois en 1994-1995, S.
Berlusconi devait désormais démontrer sa capacité à gérer
les affaires du pays.
Éternellement souriant, souvent polémique et imbattable
dans la gestion de sa communication, le leader du centre droit s'est initié, au
cours des précédentes années, aux secrets de la politique.
Conscient que la
reconquête du pouvoir demandait l'unité, il a réussi à fédérer sous sa bannière
toutes les composantes de la droite, des post-fascites d'Alliance nationale,
désormais bien intégrés dans les rangs de la droite conservatrice, à la moins
"présentable" Ligue Nord d'Umberto Bossi, dont les propos xénophobes ont parfois
retenti durant la campagne.
Une coalition apparemment hétéroclite (AN défendant
l'État-nation, alors que la Ligue prône le fédéralisme) s'est ainsi mise en
place, cimentée par la personnalité et le charisme que l'on prête souvent à S.
Berlusconi.
La stratégie de S.
Berlusconi a eu des résultats inespérés : son parti, Forza
Italia, s'est littéralement envolé ; avec 29,4 % des suffrages, il a presque
atteint les scores de l'ancienne Démocratie chrétienne.
Son succès a toutefois
eu pour effet un recul de ses propres alliés : AN a obtenu 12 % des voix et la
Ligue a essuyé un véritable camouflet avec à peine 3,9 %.
L'incompatibilité, que
dénonçaient ses adversaires, entre sa position politique et ses intérêts
d'entrepreneur n'a joué aucun rôle.
La responsabilité en revient aussi au centre
gauche, qui en cinq ans de pouvoir a été incapable de promulguer une loi en ce
domaine.
S.
Berlusconi a promis une solution au problème, mais en même temps il
a fait supprimer du Code des sociétés le délit de faux bilan, pour lequel
précisément l'entrepreneur Berlusconi était encore poursuivi par la justice..
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