Italie (1995-1996): La gauche au pouvoir
Publié le 17/09/2020
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Italie 1995-1996: La gauche au pouvoir
Les élections législatives se suivent et ne se ressemblent pas.
En 1994, le pays
avait consacré le magnat de la télévision commerciale Silvio Berlusconi, à la
tête d'une coalition de droite rassemblant son parti Forza Italia, la Ligue Nord
d'Umberto Bossi et l'Alliance nationale de Gianfranco Fini, achevant ainsi la
transition entre la Ire et la IIe République née de la chute du système
politique qui avait prévalu depuis la fin de la guerre et reposant sur la
Démocratie chrétienne.
Deux ans après, le pays changeait de cap, offrant le 21
avril 1996 une claire majorité à l'Olivier, une coalition de centre gauche
conduite par l'économiste catholique Romano Prodi.
Pour la première fois dans
l'histoire italienne, à l'exception de la parenthèse de l'après-guerre, la
gauche a ainsi accédé au pouvoir.
Au terme d'une longue campagne électorale, S.
Berlusconi (président du Conseil de mai 1994 à janvier 1995) et ses alliés
"post-fascistes" d'Alliance nationale (AN), réunis dans une coalition intitulée
le Pôle des libertés, ont perdu les faveurs d'un pays qui vingt-quatre mois
plutôt avait mis tous ses espoirs dans leurs promesses démagogiques.
Ce
basculement a été applaudi par les marchés financiers et les grands pays
européens, voyant dans le résultat électoral le gage d'une stabilité politique
retournée.
Une contribution importante au succès de l'Olivier est venue de Lamberto Dini,
président du Conseil entre janvier 1995 et mai 1996.
Ancien ministre du Trésor
de S.
Berlusconi, il avait composé un gouvernement de "techniciens", qui avait
travaillé à l'assainissement des finances publiques et fixé des règles
suffisamment claires pour limiter, pendant la campagne électorale, le poids des
télévisions du groupe Fininvest de S.
Berlusconi.
L.
Dini avait trouvé un
soutien sans faille dans la gauche, qui a ainsi démontré sa capacité à assumer
ses responsabilités.
Ainsi, lors des législatives, l'attitude de cette dernière
- d'autant plus précieuse face aux attaques personnelles du centre droit - a
poussé L.
Dini à créer sa propre liste électorale et à se ranger du côté de
l'Olivier, contribuant de la sorte à sa victoire.
Les polémiques à répétition qui avaient marqué les six mois précédant les
élections n'ont pas empêché un dialogue entre les deux camps.
La nécessité d'une
réforme constitutionnelle avait poussé S.
Berlusconi et Massimo D'Alema, leader
du Parti démocratique de la gauche (PDS, héritier majoritaire de l'ancien Parti
communiste), à esquisser l'hypothèse d'un grand accord pour transformer les
institutions avant une nouvelle confrontation électorale.
La divergence d'idées
au sujet d'une éventuelle république présidentielle à la française, voulue par
le centre droit, a fait échouer cette tentative et obligé le président de la
République Oscar Luigi Scalfaro à dissoudre les deux chambres.
Les conditions de la victoire
L'Olivier a su gagner la confiance des électeurs, en bonne partie grâce à la
stratégie de M.
D'Alema.
Conscient de la nécessité d'une ouverture au centre, le
secrétaire du PDS a accepté l'idée de donner au centre gauche un leader modéré
comme R.
Prodi, ancien militant de la gauche démocrate-chrétienne, avec, comme
adjoint, le jeune Walter Veltroni, le plus médiatique des dirigeants du PDS..
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