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Italie (1991-1992) Comment réformer le système politique?

Publié le 17/09/2020

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« Italie (1991-1992) Comment réformer le système politique? A la mi-1992, l'Italie se trouvait à un tournant: le séisme provoqué par les élections législatives, la laborieuse élection du nouveau président de la République, l'état désastreux des finances publiques, la mise en accusation de la classe politique à la suite du scandale des pots-de-vin de Milan, l'assassinat du juge Giovanni Falcone et l'étau que les organisations criminelles ont resserré autour de trois régions du Sud ont rendu inévitable l'ouverture d'un nouveau chapitre de la vie du pays. Les élections du 5 avril 1992 - les premières, depuis 1968, à se dérouler au terme normal de la législature - ont profondément modifié le paysage politique, avec le succès sans précédent de la Ligue du Nord (autonomistes), avec 8,7%, le net redimensionnement du Parti démocratique de la gauche (PDS, ex-Parti communiste), qui a obtenu 16,1%, et la défaite de la coalition majoritaire (Démocratie chrétienne (DC): 29,7%; Parti socialiste: 13,6%; Parti social-démocrate: 2,7%; Parti libéral: 2,8%).

La DC et ses alliés, malgré une légère avance en sièges, n'ont plus la force de gouverner seuls, et tous les partis, sans exception, ont admis la nécessité d'une profonde réforme institutionnelle. En dépit des apparences, l'Italie a été depuis la guerre le pays le plus stable du monde occidental.

Il n'y a là aucun paradoxe.

S'il est vrai qu'une cinquantaine de gouvernements se sont succédé en l'espace de quarante-sept ans, il est tout aussi vrai qu'il s'est toujours agi de gouvernements formés par la DC et ses alliés.

Les luttes d'influence au sein du parti de "la majorité relative" et les tiraillements avec ses satellites ont certes provoqué de nombreuses crises, mais n'ont jamais ouvert la voie à une alternative.

La présence d'un puissant Parti communiste avait bloqué l'évolution du système, permettant à la DC de tenir solidement les rênes du pouvoir. Vote protestataire sans précédent Les élections du 5 avril ont modifié un paysage politique qui était resté inchangé depuis le début de l'aprèsguerre.

La dissolution des États communistes, entraînant le déclin de l'ex-PCI, a donné à la société civile une marge de manoeuvre qu'elle n'avait jamais eue.

L'épouvantail communiste éliminé, le système politique a été balayé par un vote protestataire sans précédent. Résultat éclatant: des dirigeants au pouvoir depuis des décennies ont été désavoués par des électeurs qui ont clairement exprimé leur volonté de changement.

Dans le même temps, le vote à la proportionnelle a empêché le rassemblement des mécontents et l'Italie est devenue ingouvernable pour des raisons différentes et nouvelles, puisqu'au Parlement n'est pas apparue de majorité nette et politiquement cohérente. Voilà donc le changement de certains mécanismes institutionnels mis à l'ordre du jour.

Les forces politiques ont été contraintes de prendre acte qu'il fallait modifier les règles du jeu, mais quelle majorité serait capable de s'entendre. »

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