Italie (1990-1991) Vers une IIe République?
Publié le 17/09/2020
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Italie (1990-1991)
Vers une IIe République?
L'éventualité d'une modification en profondeur des institutions politiques
italiennes et de l'instauration d'une IIe République n'est plus un sujet tabou.
L'ensemble des partis de la péninsule a affirmé ouvertement la nécessité de
procéder à cette refonte de grande envergure pour redonner de l'élan à un
système politique incapable de résoudre les problèmes cruciaux du pays: un
déficit budgétaire astronomique, la mainmise insolente d'organisations
criminelles sur au moins trois régions du Sud - la mafia en Sicile, la camorra
en Campanie et la n'drangheta en Calabre - et l'instabilité du gouvernement.
Mais les divergences entre les partis, à ce propos, ont rendu difficile toute
perspective de changement.
Exemple révélateur: en avril 1991, le nouveau gouvernement dirigé par le
démocrate-chrétien Giulio Andreotti et, ce, pour la septième fois, a dû mettre
de côté la question des réformes institutionnelles à cause des tiraillements
existant au sein de la majorité.
Pire: le partage des portefeuilles ministériels
a fait l'objet de telles polémiques que le petit Parti républicain, le plus
fidèle allié de la Démocratie chrétienne (DC), est passé dans l'opposition.
La
coalition des cinq, qui gouvernait le pays depuis dix ans, s'est alors réduite à
une coalition des quatre: DC, Parti socialiste (PSI) Parti social-démocrate
(PSDI) et Parti libéral (PLI).
Les institutions en débat
Face à la désintégration du cadre institutionnel - une constante de la vie
politique italienne - et à la percée des ligues régionales autonomistes, tous
les partis ont présenté leurs propositions de réformes institutionnelles.
Les
socialistes, sous la houlette de Bettino Craxi - le secrétaire du PSI -,
inflexible et autoritaire, ont réclamé à cor et à cri l'instauration d'une
république présidentielle, idée apparemment bien perçue par l'opinion publique
mais peu appréciée par les autres partis.
Les démocrates-chrétiens ont marqué
leur préférence pour une réforme électorale favorisant le système majoritaire,
les libéraux penchant pour une sorte de régime présidentiel "à la française" aux
contours mal définis, les sociaux-démocrates restant fidèles au régime
parlementaire, tandis que les ex-communistes du Parti démocratique de la gauche
semblaient plus enclins à réformer le Parlement et les lois électorales.
Ces divergences n'ont pu être surmontées et le président du Conseil a été obligé
d'annuler, dans le programme du nouveau gouvernement, la réforme de l'article
138 de la Constitution, lequel rend particulièrement complexe toute modification
des institutions.
La question devrait être au coeur de la prochaine campagne des
législatives, prévues pour le printemps 1992, à moins d'une dissolution
anticipée des chambres.
D'ailleurs, le référendum des 9-10 juin 1991 - qui a
supprimé la préférence multiple sur les bulletins de vote pour l'élection à la
Chambre des députés, objet de fraudes et de marchandages - a démontré la volonté
des Italiens de modifier en profondeur certains mécanismes fondamentaux du
système politique..
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