Italie (1981-1982): La fin de l'après guerre
Publié le 17/09/2020
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Italie (1981-1982): La fin de l'après guerre
L'année 1981 ne semble pas très différente des précédentes.
L'euphorie liée à la
victoire des socialistes français a rapidement disparu, étouffée par la
somnolence et le climat menaçant, caractéristique de la vie nationale.
L'arrogance du pouvoir - le "Palais", comme l'appellent les éditorialistes en
vue - se manifeste toujours: les pires scandales n'arrivent même pas à effleurer
les équilibres de pouvoir et les mafias consolidées au sein des structures
économiques et politiques.
Contrairement à l'année précédente cependant, 1981 ne pourra pas profiter des
vagues d'émotion et des sursauts de solidarité nationale sur le thème de la
patrie en danger.
Cette unité patriotique était traditionnellement obtenue par
l'exploitation habile des cataclysmes naturels désormais classiques qui, par le
passé, ont sauvé nombre de gouvernements et enrichi notables et mafiosi.
La vie politique
Une année "laïque", qui aura vu, en juin, la nomination de Giovanni Spadolini,
secrétaire du Parti républicain, à la Présidence du Conseil, en mai, la défaite
des catholiques intransigeants dans le référendum sur l'avortement et, le 21
juin, un net succès du PSI aux élections administratives (la
Démocratie-chrétienne perd un peu partout, le PCI reste stable).
Globalement,
les partis "laïques" (PSI, PSDI, PRI, PLI) obtiennent 26,4% des voix, le PCI,
27,4% et la DC, 35,5%.
1981 aura été l'année de l'irrésistible ascension du Parti socialiste et de son
dynamique secrétaire, Bettino Craxi.
Chez les communistes: brouilles de famille.
Querelles sur l'affaire polonaise entre pro-soviétiques (comme Cossutta) et
"autonomistes".
La polémique prendra ses accents les plus dramatiques en janvier
1982, quand le Parti communiste d'Union soviétique (PCUS) décrétera que les
dirigeants du Parti italien ne sont plus communistes.
Vives réactions à la base.
Culture nationale
En avril, l'affaire de la loge maçonnique secrète - dite P2 - devient si
importante que le terrorisme passe au second plan.
Même si elle prend une
importance particulière en 1981, cette affaire n'est pas un produit typique de
l'année.
Elle a son origine, sur le plan judiciaire, dans les scandales et les
mystérieux assassinats qui ont eu lieu les années précédentes.
En avril donc, de
longues listes comprenant des centaines de noms (plus de huit cents, dit-on) de
diverses personnalités appartenant au monde de la haute finance, de la
magistrature, du gouvernement, des forces armées et de l'industrie privée et
d'État, commencent à circuler entre les mains des magistrats chargés de
l'enquête.
Licio Gelli, individu jusqu'alors inconnu de l'opinion publique, se
révèle être celui qui tire les ficelles de ce qui sera nommé le "plus puissant
centre de pouvoir occulte italien".
Ce personnage que l'on découvre extrêmement.
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