Israël (2004-2005): Retrait de la bande de Gaza
Publié le 17/09/2020
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Israël (2004-2005): Retrait de la bande de Gaza
Le plan de désengagement unilatéral de Gaza (et du nord de la Cisjordanie)
présenté par le Premier ministre Ariel Sharon en février 2004 a largement dominé
la vie politique israélienne et la scène diplomatique.
Devant être mis en œuvre
à compter de la mi-août 2005, il prévoyait l’évacuation des vingt et une
colonies de Gaza et de leurs 8 000 habitants (soit 20 % des 360 km2 de la bande
de Gaza) et de quatre colonies du nord de la Cisjordanie, puis le retrait
progressif de l’armée, mettant ainsi un terme à une présence israélienne de près
de quarante ans.
Ariel Sharon a gardé le cap sur cet objectif bien qu’il ait eu
à surmonter des obstacles à répétition.
Il passa outre le désaveu infligé par
les militants du Likoud (droite nationaliste) qui rejetèrent à 60 % le plan de
leur chef (mai 2004).
Il ne se laissa intimider ni par les pressions de ses
adversaires au sein du gouvernement (en particulier Benyamin Netanyahou,
ministre des Finances), ni par l’opposition d’une fraction importante de députés
du Likoud.
Il se sépara des ministres d’extrême droite, puis, privé de majorité
parlementaire après le départ du Parti national religieux (sioniste de droite),
entreprit de constituer un gouvernement d’union nationale avec le Parti
travailliste, soucieux de voir l’évacuation de Gaza menée à son terme.
Cette
nouvelle équipe, en place depuis janvier 2005, a vu le retour aux affaires du
plus ancien politicien israélien en activité, le leader travailliste octogénaire
Shimon Pérès, à un poste, taillé pour la circonstance, de vice-premier ministre,
mais aussi l’arrivée de nouvelles figures travaillistes comme Ophir Pines-Paz (à
l’Intérieur) et Isaac Herzog (au Logement).
Le mandat prioritaire de ce
gouvernement était de réussir le retrait de Gaza, un plan populaire, mais
dénoncé sans relâche par les tenants d’un nationalisme intégral, rétifs à toute
concession territoriale, même minime.
La « mobilisation de la rue » pour faire
pression sur le gouvernement a été forte.
Marches de protestation, pétitions,
sit-in se sont multipliés.
En première ligne se trouvaient bien sûr les colons
juifs, représentés par le Conseil des implantations juives de Judée-Samarie et
Gaza (Yesha) et au sein desquels les organisations d’extrême droite étaient
particulièrement actives.
Toutefois, les colons n’étaient pas seuls en lice, ils
disposaient de relais importants en Israël même, politiques (jusqu’au sein du
Likoud) et religieux puisqu’une partie de la hiérarchie rabbinique a fermement
condamné la politique du gouvernement, allant jusqu’à lancer un appel enjoignant
les soldats à refuser d’obéir à tout ordre d’évacuation des colonies.
Pour
couper court à toute fronde, l’armée a d’ailleurs immédiatement destitué, en
janvier 2005, une trentaine d’officiers de réserve qui avaient publiquement
déclaré qu’ils refuseraient de prendre part au démantèlement des implantations.
Cette révocation exemplaire allait certainement inciter bien des soldats ayant
des états d’âme à la prudence.
Quant aux colons, la majorité d’entre eux se sont
prononcés contre toute résistance, surtout violente, à leur évacuation.
Même si
de nombreuses inconnues pesaient encore sur les conditions dans lesquelles
allait s’opérer le retrait de Gaza, celui-ci allait être une réalité.
Cela
préfigurerait-il des développements similaires en Cisjordanie ?
L’unilatéralisme à l’ œuvre
Bien que le Premier ministre se soit gardé d’être explicite sur ses intentions à
ce sujet, les faits, sur le terrain, donnaient déjà quelques indications.
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