Israël (1985-1986): Difficile cohabitation
Publié le 17/09/2020
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Israël (1985-1986): Difficile cohabitation
La politique israélienne a été marquée en 1985 par la perspective de
l'alternance: le Premier ministre travailliste, Shimon Pérès, devait en effet
céder sa place en octobre 1986 à Itzhak Shamir, chef du Likoud (droite
nationaliste) et ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement d'union
nationale qui, à son tour, aura à diriger le gouvernement jusqu'aux élections de
1988.
En dépit de la méfiance et des crises successives entre les deux grands
blocs politiques qui forment le gouvernement d'union nationale, la cohabitation
à l'israélienne s'est maintenue contre vents et marées.
En l'absence d'une bonne excuse, Shimon Pérès n'a pu faire éclater la coalition
pour provoquer des élections anticipées comme il le souhaitait, encouragé par
les sondages qui indiquaient régulièrement une nette préférence pour le front
travailliste, le Maarakh, alors que le Likoud était déchiré par des dissensions
internes.
Celui-ci n'a même pas pu tenir son congrès national qui a dû se
disperser dans un climat de chaos, juste après son ouverture (janvier 1986).
La
dernière chance de Pérès pour mettre fin à la coalition travailliste-Likoud lui
a été fournie en novembre 1985, par les attaques virulentes du ministre du
Commerce et de l'Industrie, le général Ariel Sharon.
A la dernière minute
cependant, Pérès a hésité à passer à l'acte, de crainte de perdre sa crédibilité
auprès d'une opinion publique qui la lui avait longtemps contestée ; ce n'est en
effet que depuis les élections de juillet 1985 que sa cote de popularité a
monté.
Enlisement diplomatique
Souhaitant ouvrir des négociations de paix avec la Jordanie, avec la
participation de personnalités palestiniennes n'appartenant pas à l'OLP - espoir
totalement irréaliste - Shimon Pérès a fait tout au long de l'année des
allusions à l'ouverture prochaine de ces négociations.
Pourtant, le refus
catégorique d'Israël et des États-Unis, non seulement de reconnaître l'OLP comme
partenaire possible à ces pourparlers et le droit des Palestiniens à
l'autodétermination, mais aussi de convoquer une conférence internationale pour
régler le conflit du Proche-Orient et le problème palestinien, a amené l'OLP à
ne pas donner le "feu vert" au roi Hussein de Jordanie pour qu'il entame ces
pourparlers avec Israël.
La rupture, par le roi Hussein (février 1986) de
l'accord jordano-palestinien du 11 février 1985 a brisé les espoirs de M.
Pérès
d'engager des négociations sans avoir à en payer le prix: la participation de
l'OLP.
Celles-ci auraient d'ailleurs mis fin à la coalition israélienne, le
Likoud s'opposant catégoriquement à tout compromis avec la Jordanie (les leaders
du parti Herout - principale force du Likoud - considèrent que la Jordanie, dans
son ensemble, fait partie intégrante du Grand Israël).
Or, dans leur politique à
l'égard des Palestiniens, et surtout de l'OLP, les travaillistes et la droite ne
sont pas éloignés l'un de l'autre: tout comme l'ancien Premier ministre, Menahem
Begin (Herout), Shimon Pérès a rejeté l'idée d'un dialogue avec l'OLP "même si
elle reconnaît Israël".
Il a même donné son aval à la législation interdisant
tout contact entre Israéliens et membres de l'OLP, quelle que soit la nature de
cette rencontre ; la loi a été déposée à la Knesset en juillet 1985 et approuvée
en septembre en deuxième lecture..
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