Isidore de Sévillevers 570-636Que sa famille ait choisi l'exode ou
Publié le 23/05/2020
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Isidore de Séville
vers 570-636
Que sa famille ait choisi l'exode ou subi la déportation de Carthagène à Séville, l'enfance
de celui que l'Espagne et l'Église vénèrent sous le nom de saint Isidore de Séville, fut
d'abord marquée directement par les graves événements politiques et militaires dont les
provinces méridionales de la péninsule ibérique furent le théâtre, dans la seconde moitié
du VIe siècle : tentatives de reconquête par les troupes de l'empereur Justinien ;
campagnes et persécutions du roi unificateur, l'Arien Léovigild ; rébellion manquée du
prince héritier Herménégild, converti au catholicisme, contre son père le roi de Tolède.
De cette ténébreuse affaire, sur laquelle Isidore gardera dans toute son œ uvre un
demi-silence réprobateur, l'inspirateur avait justement été le propre frère d'Isidore, celui
qui l'avait élevé et instruit, dans l'ordre de la culture comme dans celui de la politique,
ecclésiastique ou profane : l'évêque Léandre de Séville.
Correspondant et ami du pape
Grégoire le Grand, qu'il avait personnellement connu à Constantinople, ennemi acharné de
l'arianisme, artisan enfin heureux de la conversion du roi wisigoth Reccared, second fils de
Léovigild, Léandre couronne à la fois sa carrière politique et ecclésiastique au IIIe Concile
de Tolède.
L'hérésie arienne y est solennellement condamnée, y compris par les souverains
wisigoths ; la conversion “ de la race des Goths ” et leur adhésion au credo de Nicée y sont
hautement exaltées, en particulier dans l'homélie solennelle de Léandre.
Ainsi se scellait,
dans une euphorie grosse d'ambiguïtés et de risques, l'alliance du trône wisigothique et de
l'autel catholique romain.
En cette année 587, Isidore n'a encore, sans doute, qu'un peu plus de vingt-cinq ans.
Cette
suite d'événements, tour à tour dramatiques et exaltants, oriente de façon décisive sa vie et
sa pensée : son action personnelle auprès des rois de Tolède successeurs de Reccared ; son
activité d'organisateur de l'Église d'Espagne, bien au-delà des limites étroites de l'évêché
sévillan ; son œ uvre littéraire si considérable, toute ordonnée à l'efficacité pastorale et à ce
que l'on pourrait appeler l'éducation nationale de tous les sujets des rois de Tolède : qu'ils
soient clercs, moines ou laïcs, sans oublier les princes eux-mêmes.
De Carthagène à Séville, Isidore est né, et demeure, un homme de la frontière, en un sens
analogue à celui qui nous apparaît en bien des toponymes de l'Andalousie actuelle : Jérez,
Arcos, Vélez “ de la frontera ” .Certes, il ne s'agit pas encore pour Isidore de la marche
entre terres chrétiennes et terres d'Islam : Târik n'abordera qu'en 711, au Djebel qui recevra
son nom.
Mais entre “ reconquérants ” byzantins et osts wisigothiques, la lutte se
poursuivra jusqu'à l'expulsion des dernières troupes impériales de la péninsule par
Suinthila, en 625 ; et Isidore ne manquera pas de célébrer cette victoire définitive dans son
Histoire des Goths. Ennemis politiques de l'Espagne unifiée par les rois de Tolède, mais
aussi rivaux culturels enviables et enviés, les Byzantins ont exercé sur le frontalier Isidore
le rôle d'un puissant réactif.
Ils ont renforcé, chez ce fils de grande famille — le nom de son
père Sévérien suggère une noble ascendance hispano-romaine —, un attachement atavique
aux traditions culturelles et politiques de la Rome impériale ; mais aussi une réaction
d'Occidental et d'Hispano-Romain, face à cet Orient dont les entreprises impérialistes
s'étaient de si longue date attaquées à l'Espagne du Sud, des navigations phéniciennes aux
conquêtes carthaginoises.
Isidore sera donc également attaché, en évêque “ frontalier ” de.
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