Databac

ISAGOGE

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : ISAGOGE Ce document contient 604 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Fiche de lecture.

« 1 / 2 I S A G O G E [Eicraytori : Introduction].

Ouvrage de logique du philosophe grec Porphyre de Tyr (232-début du Ive s.).

Conçue comme une Introduction aux Catégories d'Aristote, accueillie ensuite par le néo-platonisme, cette oeuvre fut en même temps que celle d'Aristote traduite et commentée en latin par Boèce.

Elle entra de la sorte en plein dans la tradition chrétienne médiévale, pour laquelle elle constitua jusqu'à la an du xue siècle l'unique source de l'étude de la logique.

Il y est traité des cinq concepts fondamentaux : Genre, Espèce, Différence spéci- fique, Propre, Accidentel.

Porphyre explique : « genre », par exemple animal ; « espèce », par exemple homme ; « différence », par exemple raisonnable ; « propre », par exemple rieur ; « accidentel », par exemple blanc, noir.

Or « homme », étant une espèce, est attribut de Socrate et de Platon, qui n'en diffèrent pas par l'espèce, mais par le nombre ; « animal », étant genre, est attribut de l'homme, du cheval et du boeuf, qui diffèrent entre eux par l'espèce, etc.

L'auteur traite au cours de cinq chapitres des concepts particuliers et de leurs rapports de ressemblance ou de différence.

Du « genre », il donne cette définition : « L'attribut essentiel applicable à une pluralité de choses différant entre elles spécifiquement » ; de l' « espèce » « L'attribut qui s'applique essentiellement à une Pluralité de termes différant entre eux spécifi- quement ».

La « différence », c'est « Ce par quoi les choses particulières diffèrent ».

« Propre » est défini comme ce qui appartient à une espèce seulement, et à toute l'espèce, alors que l' « Acci- dentel » est défini : « Ce qui est présent ou absent sans que soit détruit le sujet ».

Dans des chapitres séparés, l'auteur traite de « Ce que les cinq vocables ont de commun ou de différent ».

L'Isagoge de Porphyre, considéré durant le Moyen Age comme une introduction indispen- sable à la compréhension des Catégories et donc de la philosophie et de la théologie, et à la possession de la béatitude éternelle, doit surtout sa grande importance historique au fait d'avoir provoqué la très célèbre discussion relative à la valeur cognitive des « universaux », champ de bataille et de discorde au sein de la Scolas- tique du ixe s.

jusqu'à la première moitié du xIIe.

Ce fut Porphyre qui mit le feu aux poudres lorsqu'il déclara vouloir laisser sans solution ce problème, à savoir : si les genres et les espèces, attributs de nombreux individus, existent réellement ou bien s'ils n'ont une existence que clans l'esprit (« an in solis nudis intellectibus posita sint ») ; et dans le premier cas, s'ils sont des réalités corporelles ou incor- porelles, séparées ou situées dans les réalités sensibles (« utrum separata, an in sensibus posita sint »).

Pour exciter la curiosité, il ne pouvait faire pis qu'ajouter : « Il s'agit d'un problème très élevé » (« Altissimum est hujus modi negotium »), nécessitant une recherche spéciale et plus approfondie.

Boèce lui-même apporta de l'eau au moulin, en reprenant les deux solutions qu'en avaient données Aristote et Platon.

Le premier affirmait que les genres et les espèces « se trouvent dans les objets particuliers, mais sont pensés comme universels » : l'espèce n'est donc rien, sinon un concept recueilli par des individus différents en nombre, mais substantiellement semblables.

Pour Platon, disait Boèce, les « universaux » sont au contraire des idées complètement séparées ; substances incorporelles distinctes des individus, occupant un troisième rang entre les substances abstraites, après les dieux et les anges.

Le problème ainsi proposé par le commentateur de Porphyre, et porté à ses extrêmes limites, en arrivait à se rat- tacher à celui déjà posé par Platon dans le Parménide (*) et préparait le débat interminable qui devait mettre aux prises les réalistes, les nominalistes et les conceptualistes.

— T.F.

Vrin, 1946. 2 / 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓