Irlande (2001-2002) Reconduction de la majorité sortante
Publié le 16/09/2020
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Irlande 2001-2002
Reconduction de la majorité sortante
Dans une période marquée par le ralentissement économique, ponctuée par quatre
référendums (dont celui sur le traité de Nice relatif à l'Union européenne), et
dans l'incertitude de ce que deviendra l'accord du Vendredi saint, les Irlandais
de la République lors des élections législatives de mai 2002, ont reconduit le
gouvernement sortant.
Le 7 juin 2001 ont été organisés trois référendums, portant sur la ratification
du traité de Nice, devant modifier les institutions européennes et le Protocole
sur l'élargissement de l'UE (54 % de «non»), sur la ratification du protocole
européen d'abolition de la peine de mort (62 % de «oui») et sur la ratification
de la Cour pénale internationale (64 % de «oui»).
On a expliqué le rejet du
Traité de Nice par la crainte d'une perte d'influence dans les institutions
réformées de l'UE, mais aussi par une volonté de sauvegarder la neutralité
irlandaise.
Le 7 mars 2002, le gouvernement a soumis à la population, dans le
cadre d'un nouveau référendum, un projet d'amendement réduisant encore les
possibilités du recours à l'avortement (50,42 % de «non»).
Le pays attendait
donc toujours une loi répondant aux attentes des Irlandaises, dont plusieurs
milliers, tous les ans, se font avorter en Angleterre.
Au terme des élections législatives du 17 mai 2002, le Premier ministre Bertie
Ahern disposait de la majorité absolue à l'Assemblée (80 sièges et 41,5 % des
voix pour son parti de centre droit, le Fianna Fail, et 8 sièges et 4 % des voix
pour son allié, les Démocrates progressistes - PD).
Le bilan économique
exceptionnel - avec un taux de croissance de près de 8 % en moyenne entre 1994
et 2000, un taux de chômage très bas (3,8 % en 2000) et une baisse importante
des impôts - a joué en faveur des sortants.
Les partis de l'opposition n'ont pas
su exploiter les côtés négatifs du bilan : l'accroissement de la pauvreté, la
redistribution de plus en plus inégalitaire des revenus de la croissance, le
mauvais état des services publics et l'important ralentissement de l'économie en
2001 et 2002 qui a entraîné une baisse de la croissance (6 % en 2001), une
augmentation du chômage (4,1 %) et de l'inflation (4 %).
Quant à l'Irlande du Nord, les crises s'y sont succédé et l'avenir de l'accord
du Vendredi saint sur le processus de paix (entériné en avril 1998) restait
incertain.
À partir de la fin 2001, les institutions, dont l'activité a été
interrompue pendant un temps, ont fonctionné à nouveau.
Les élections
législatives et locales ont enregistré un affaiblissement du Parti unioniste
d'Ulster (UUP) du Premier ministre David Trimble, ainsi que du Parti
social-démocrate et travailliste (SDLP, nationaliste et républicain) de John
Hume.
Le DUP (Parti unioniste démocratique, formation protestante extrémiste) du
pasteur Ian Paisley et le Sinn Féin (républicain proche de l'IRA - Armée
républicaine irlandaise) de Gerry Adams ont, en revanche, accru leur assise.
Très inquiétant a été le regain de violence intercommunautaire qui, partant du
nord de Belfast en 2001, s'est étendu à l'est et, en milieu d'année 2002, a
gagné le sud..
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