Irlande (1999-2000) Bonne tenue économique
Publié le 16/09/2020
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Irlande 1999-2000
Bonne tenue économique
Alors que l'économie de la République d'Irlande continuait de décoller, l'année
1999-2000 a été assombrie par les problèmes rencontrés par le processus de paix
en Irlande du Nord.
Selon un rapport de l'Union européenne (UE) daté du 11 avril
2000, le taux de croissance irlandais devait atteindre 7,5 %, soit plus de deux
fois le taux moyen de l'UE.
En revanche, l'inflation s'élèverait à 3,7 %, soit
le double de celui de l'UE.
Certains économistes ont considéré que cela était la
conséquence de l'entrée du pays dans la Zone euro (créée le 1er janvier 1999).
Le décollage économique a permis au gouvernement de bénéficier du soutien de la
population lorsque le Premier ministre (taoiseach), Bertie Ahern (Fianna Fáil,
centre droit), a remanié son gouvernement à mi-mandat, le 27 janvier 2000.
Le
portefeuille des Affaires étrangères a été confié à Brian Cowen, désormais en
charge de la question de la neutralité irlandaise, qui a fait l'objet d'un débat
depuis que Dublin a accepté, le 6 octobre 1999, de rejoindre le "partenariat
pour la paix", parrainé par l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique
nord).
La bonne tenue économique du "tigre celtique" a aussi focalisé l'attention sur
les questions de l'immigration, du statut des réfugiés et de l'asile politique,
âprement débattues dans les médias.
Selon le Groupe de l'agence
interdépartementale sur la politique d'immigration (IDAGIP, dépendant du
gouvernement), le pays aura besoin d'ici à 2006 de 200 000 immigrants pour
satisfaire les besoins en extension du marché de l'emploi (le nombre annuel
moyen d'immigrants dans le pays dépassait encore en 1999 de 50 000 le nombre
d'émigrants).
Le débat a porté sur l'apparente contradiction entre le besoin en
main-d' œuvre immigrée et le chômage frappant 100 000 Irlandais.
Par ailleurs,
l'Irlande semble en passe de devenir un pays multiracial, avec l'arrivée de
populations des Balkans, d'Africains, etc.
La popularité du gouvernement, bien que constante, a été entachée par la
poursuite des enquêtes liées à des affaires de corruption.
Mais l'inquiétude
majeure concernait le processus de paix en Irlande du Nord.
Le deuxième
anniversaire de l'accord du Vendredi saint (entériné le 10 avril 1998) a été
célébré en pleine crise, l'échéance de désarmement des groupes paramilitaires du
22 mai 2000 semblant devoir être ignorée.
Le Parti unioniste d'Ulster (UUP)
avait fixé unilatéralement l'échéance du 31 janvier 2000 pour le désarmement de
l'IRA (Armée républicaine irlandaise), faute de quoi il menaçait de se retirer
du processus politique.
Le 11 février, Peter Mandleson, le nouveau ministre
d'Irlande du Nord (qui a remplacé Mo Mowland le 11 octobre 1999), a suspendu les
institutions nord-irlandaises qui venaient de voir le jour - l'Assemblée
d'Irlande du Nord, le gouvernement de la région autonome (dirigé par le chef de
l'UUP David Trimble et formé le 29 novembre précédent), le Conseil ministériel
Nord-Sud irlandais et le Conseil irlando-britannique.
L'administration directe
par Londres a été rétablie.
Le Sinn Féin (aile politique de l'IRA) et le SDLP
(Parti social-démocrate et travailliste, d'obédience nationaliste) ont accusé le
gouvernement britannique d'avoir cédé à la pression de l'UUP.
L'activité de ces
institutions a repris en mai suivant..
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