Irlande (1998-1999) Scandales sur fond de croissance

« Irlande 1998-1999 Scandales sur fond de croissance L'adieu de la République d'Irlande à la monnaie nationale, le punt (livre irlandaise), et l'accueil de l'euro, le 1er janvier 1999, se sont accompagnés d'inquiétudes gouvernementales sur les fonds structurels européens (destinés notamment à compenser les handicaps économiques régionaux).

Le pays a commencé à ressentir les effets d'avoir la plus forte croissance de l'Union européenne (UE), dans un contexte où les États est-européens candidats à l'adhésion accentuaient la pression pour obtenir des subventions. La remise fiscale de 10 % destinée à encourager les investissements étrangers, qui a contribué à faire du pays un important centre d'activités en informatique, dans les technologies de l'information et dans l'industrie paramédicale, a fait l'objet de critiques à Bruxelles.

Les tarifs des ventes immobilières dans la capitale ont augmenté de 40 % pour la seule année 1998, tandis que l'activité industrielle et les investissements continuaient de se développer.

Sur le plan du niveau de vie, le "tigre celtique" distance ainsi sensiblement le Royaume-Uni, l'un de ses premiers partenaires dans les échanges parmi les pays n'appartenant pas à la Zone euro. La vie publique a été marquée par des affaires de corruption impliquant des membres de la classe politique, mais aussi du clergé catholique.

Une série de scandales liés à la pédophilie ont également gravement affecté la crédibilité de cette institution ecclésiale.

Le débat sur la législation de l'avortement s'est poursuivi, 5 000 femmes continuant de passer la frontière chaque année pour aller avorter au Royaume-Uni.

Le principal scandale politique fut celui qui impliqua l'ancien Premier ministre - taoiseach - (au pouvoir dans les années quatre-vingt) et ancien chef du Fianna Fáil (populiste, centre droit) Charles Haughey dans une affaire de corruption.

Bertie Ahern, le Premier ministre en exercice, aura jusque-là été épargné par les enquêtes menées au sein de ce même parti dont il a pris la direction. Le blocage du processus de paix en Irlande du Nord n'était pas davantage pour arranger B.

Ahern.

En effet, après l'euphorie qui a suivi l'accord du Vendredi saint (entériné le 10 avril 1998), la question du désarmement des groupes paramilitaires (à échéance de 2001) a bloqué le processus; le parti unioniste d'Ulster (UUP, le plus important groupe protestant) réclamait notamment que l'IRA dépose les armes sur-le-champ.

L'organe exécutif, faisant partie des nouvelles institutions autonomes nord/sud-irlandaises censées représenter tous les camps, n'avait pas été formé, à l'été 1999, l'UUP (en position dominante à l'Assemblée locale élue en 1998) refusant que soient attribués, comme prévu, deux portefeuilles ministériels au Sinn Féin, l'aile politique de l'IRA (Armée républicaine irlandaise), tant que le désarmement de celle-ci ne serait pas entamé.

Par ailleurs, à l'issue des élections tenues en Irlande du Nord, le soutien de la population à l'accord britannico-irlandais a semblé faiblir. L'assassinat de l'avocate Rosemary Nelson, en mars 1999 à Portadown (Irlande du Nord), revendiqué par un groupe de loyalistes dissidents, a porté un nouveau coup au processus de paix.

Elle avait assuré la défense de militants. »