Iran (2005-2006) Grave crise diplomatique
Publié le 16/09/2020
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Iran 2005-2006
Grave crise diplomatique
L’élection de Mahmoud Ahmadinedjad à la présidence de la République, en juin
2005, a bouleversé le paysage politique sans pour autant consacrer la suprématie
des conservateurs sur leur rivaux réformateurs ou défenseurs du président
sortant Mohammad Khatami.
Le nouveau président s’est en effet vite heurté à
l’opposition de la majorité parlementaire des « fondamentalistes (osoulgerayan),
comprenant certes ses partisans, les « fertilisateurs » (abadgaran), mais aussi
la droite traditionnelle du Parti de la coalition (motalefeh), et les «
sacrificateurs » (isargaran), dont la plupart avaient soutenu les candidatures
d'Ali Laridjani (ancien responsable de la radio-télévision) et de Mohammad
Ghalibaf (directeur général de la police).
L’Assemblée a refusé sa confiance à
plusieurs ministres clés et M.
Ahmadinedjad a mis plusieurs mois à composer son
équipe gouvernementale, au prix de compromis.
Par ailleurs, la commission de
l’Économie et des Finances, présidée par Ahmad Tavakkoli, l’une des figures
historiques de la droite, a étrillé son projet de budget, jugé inflationniste.
La suspension, pendant quelques semaines, des importations en provenance de
Corée du Sud, de Chine et du Royaume-Uni, en guise de rétorsion aux positions
défavorables à l’Iran que ces pays avaient prises au Conseil de sécurité de
l’ONU, a provoqué la grogne du bazar.
Un président doué d’autonomie
Il s’est donc vite confirmé que le nouveau président était moins le fondé de
pouvoir de la droite conservatrice que le vecteur d’une recomposition politique
et de la montée en puissance d’une nouvelle génération de dirigeants, dont le
rapport à la société et à l’histoire de l’Iran est particulière.
M.
Ahmadinedjad
a notamment surpris en se déclarant favorable à l’accès des femmes aux matchs de
football (février 2006) et a laissé son conseiller aux Affaires artistiques,
Javad Shamghadri, évoquer la possibilité d’une libéralisation de la
réglementation en vigueur sur le port du voile.
L’émoi qu’il a suscité dans une
partie du clergé, et notamment chez son mentor spirituel, l’ayatollah Mesbah
Yazdi, a également rappelé son autonomie par rapport à l’institution religieuse.
C’est d’ailleurs la première fois depuis 1981 que le président n’est pas un
clerc.
Au fond, M.
Ahmadinedjad apparaissait comme un « homme neuf », n’ayant
pas joué de rôle notable pendant la Révolution et n’ayant jamais été élu avant
juin 2005.
Bien qu’il se réclame de l’esprit originel de la Révolution, son
accession à la présidence de la République a signifié dans les faits que la page
en était tournée.
De ce point de vue, sa relation supposée privilégiée avec les
« gardiens de la Révolution » ou les services secrets devait être relativisée,
en dépit de son expérience militaire sur le front.
La particularité la plus
évidente de M.
Ahmadinedjad était décidément son isolement et son inexpérience
politique, expliquant son style brouillon et très personnel de gouvernement.
Néanmoins, il s’efforçait d’utiliser la « crise nucléaire » pour se poser en
leader nationaliste.
Soucieux de gagner le soutien des provinces frontalières
qui n’ont pas voté pour lui au premier tour de la présidentielle, il leur a
affecté des crédits du Fonds de stabilisation pétrolière.
En effet, la tension.
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