Iran (2002-2003) Obstacles sur la voie de la réforme
Publié le 16/09/2020
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Iran 2002-2003
Obstacles sur la voie de la réforme
À un an des législatives (prévues au début 2004), les partisans du président de
la République Mohammad Khatami ont continué de s'enfermer dans la conduite
d'échec qui paralysait jusqu'alors largement son second mandat (juin 2001-juin
2005).
Ils se sont épuisés à contrer la guerre de harcèlement menée par leurs
adversaires conservateurs, sans parvenir à définir – et encore moins à mettre en
œuvre – un véritable projet de société, ni même un vrai programme de
gouvernement.
Ils se sont ainsi condamnés à agiter régulièrement la menace de
leur démission, dont la crédibilité n'a cessé de s'émousser au fil des reports,
et ont laissé s'installer l'idée selon laquelle leur attachement à la réforme
était une figure de style oratoire dépourvue de contenu concret – d'autant que
cette volonté de changement était également défendue par des «modernes» nombreux
à droite ou au centre de l'échiquier politique.
Dès mai 2002, en réponse à la fermeture par la Justice de deux quotidiens
soutenant son action, M.
Khatami affirmait ne pas vouloir conserver ses
fonctions «une seconde de plus», s'il avait le sentiment que le gouvernement
s'était écarté «même de peu» de la voie de la réforme.
Le 10 juillet suivant, la
publication d'une lettre ouverte critique de l'ayatollah Jalaloddin Taheri et sa
démission du poste de chef de la prière du Vendredi à Ispahan – un fief
traditionnel de la gauche – ont contribué à dramatiser la situation, bien que le
Guide de la Révolution Ali Khamenei ait rapidement déclaré qu'il partageait
certaines de ses préoccupations.
Le 22 juillet, les gardiens de la Révolution
ont lancé une mise en garde sans précédent aux «khatamistes», les accusant de
vouloir laïciser le régime et de faire le jeu des États-Unis.
Au mois d'août,
Hachem Aghajari, l'un des dirigeants de l'Organisation des modjahedine de la
Révolution islamique et proche de M.
Khatami, a été arrêté pour avoir remis en
cause le monopole du clergé sur le champ religieux.
Sa condamnation à mort en
novembre 2002, ajoutée à l'arrestation de responsables de deux instituts de
sondage qui avaient montré que l'opinion iranienne était favorable à une reprise
du dialogue avec les États-Unis, ont provoqué un réveil du mouvement étudiant.
Comme à l'accoutumée, les autorités ont multiplié les gestes d'apaisement, en
affirmant que H.
Aghajari ne serait pas exécuté.
Mais le procès des dirigeants
des instituts de sondage (décembre 2002-janvier 2003), mené selon les méthodes
les plus éculées de la République islamique, a confirmé que les conservateurs
demeuraient les maîtres du jeu judiciaire, prêts à en user pour déstabiliser les
«khatamistes».
Parallèlement, le président de la République a déposé en
septembre 2002 deux projets de loi visant à accroître ses prérogatives dans le
domaine de la justice et à libéraliser le processus de sélection des candidats
aux élections.
En avril, le Conseil des gardiens de la Constitution a renvoyé
ces deux textes au Parlement pour anticonstitutionnalité.
Enlisement politique
Si les élections municipales tenues le 28 février 2003 auraient dû faire office
de test, les résultats ont été particulièrement confus.
La faible participation
au scrutin (49,2 %, contre 65 % en 1999) a été interprétée comme un signe de.
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