Iran (1991-1992) Retour diplomatique remarqué
Publié le 16/09/2020
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Iran 1991-1992
Retour diplomatique remarqué
La guerre des alliés du Koweït contre l'Irak (1990-1991) a permis à l'Iran de
régler les contentieux hérités de la révolution de 1979 et de devenir
l'interlocuteur indispensable lors des discussions portant sur les conflits
régionaux.
L'Irak a rendu les derniers territoires qu'il occupait à la suite de
la guerre qu'il avait menée contre le pays (1980-1988).
Il a aussi libéré les
prisonniers et donné à son ennemi d'hier les garanties refusées jusqu'alors.
Pendant la crise du Koweït, l'Iran a su renouer avec toutes les capitales arabes
et a rétabli ses relations avec tous les États occidentaux, sauf les États-Unis.
Sous la pression iranienne, les groupes chiites extrémistes du Liban ont libéré
les derniers otages occidentaux qu'ils détenaient.
L'avenir de l'Irak, la
question kurde (plusieurs centaines de milliers de Kurdes irakiens se sont
réfugiés en Iran en avril 1991), l'écrasement de la révolte chiite irakienne
après la défaite de Saddam Hussein au Koweït, la sécurité dans le golfe
Persique, autant de questions cruciales qui n'ont pas pu être discutées sans Ali
Akbar Velayati, le ministre iranien des Affaires étrangères, reçu aussi bien
dans les capitales européennes que dans le monde arabe, en Turquie que dans les
républiques d'Asie centrale de l'ex-URSS.
L'attitude générale de l'Iran a profondément changé.
Téhéran a cherché à entrer
au Conseil de sécurité des Nations unies, a envoyé sans problème une délégation
de 115000 pèlerins à La Mecque (pour la première fois depuis le massacre de 402
pèlerins dans une manifestation qui avait tourné à la violence en 1987) et a
invité en Iran, sous les prétextes les plus divers, journalistes et experts
américains, notamment pour une conférence sur la coopération pétrolière (mai
1991, Ispahan).
Les conséquences de l'assassinat de Chapour Bakhtiar
Le rapprochement entre l'Iran et l'Occident a été freiné par les élections
législatives iraniennes d'avril 1992, au cours desquelles révolutionnaires et
radicaux se sont affrontés aux politiciens plus pragmatiques, regroupés autour
du président Hashemi Rafsandjani, les obligeant à la fermeté, et par le rôle
joué par l'Iran dans les luttes d'influence entre les républiques musulmanes de
l'ancien empire soviétique.
Probablement décidé dans la surenchère électorale, l'assassinat près de Paris de
l'opposant Chapour Bakhtiar, qui fut le dernier Premier ministre du chah (6 août
1991), a terni les relations avec l'Europe.
Il est apparu que les ordres
venaient de Téhéran.
Le rapprochement irano-français fut gelé alors que le
règlement du contentieux financier portant sur Eurodif, qui traînait depuis des
années, parvint enfin à la signature ministérielle (25 octobre 1991).
Mais le
voyage en Iran du président François Mitterrand, annoncé à Téhéran et dans
lequel on voyait la consécration d'un nouveau départ diplomatique, fut repoussé
et oublié.
Une autre conséquence de l'assassinat de C.
Bakhtiar fut la détérioration des.
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