Iran (1981-1982) La "révolution islamique" sauvée par la guerre?
Publié le 16/09/2020
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Iran 1981-1982
La "révolution islamique" sauvée par la guerre?
L'histoire visible de l'Iran depuis l'écroulement du régime impérial est d'abord
celle de la conquête du pouvoir par les tenants de la "révolution islamique".
Après la mise hors la loi des journaux et partis démocratiques laïcs en août
1979 et le renversement du gouvernement modéré de Mehdi Bazargan en novembre de
la même année, la destitution du président Abolhassan Banisadr en juin 1981
marque une nouvelle étape.
Dans les mois qui suivent, plusieurs dizaines de
milliers de personnes sont arrêtées et plus de dix mille d'entre elles sont
exécutées.
Les Modjahedin du Peuple sont tout spécialement visés.
Les attentats
et les affrontements font de nombreux morts chez les partisans et les
responsables du régime comme chez les opposants.
Pendant ce temps, les forces armées poursuivent la guerre contre les Irakiens
qui ont envahi l'Iran en septembre 1980.
Après le succès rapide de l'offensive
initiale, l'Irak piétine.
Les Iraniens se battent avec davantage de conviction
et à la suite d'assauts répétés et très meurtriers, durant le premier trimestre
1982, ils submergent les lignes ennemies.
Désormais l'Iran se trouve en position
de force.
L'économie, déjà perturbée par l'agitation pré- et postrévolutionnaire, puis par
le blocus des pays occidentaux lors de la prise d'otages à l'ambassade
américaine (novembre 1979-janvier 1981), a été durement touchée par les combats,
qui se sont déroulés en pleine zone pétrolière.
La plupart des installations ont
été détruites.
La production de pétrole est tombée au-dessous de 1 000 000 de
barils/jour (contre 6 000 000 à la fin de l'ancien régime).
Les caisses sont
vides.
La plupart des denrées sont rationnées.
Les réfugiés de guerre affluent
(deux millions peut-être) qui viennent s'ajouter à ceux d'Afghanistan.
Mais le
régime tient, utilisant la lutte contre l'ennemi extérieur pour justifier
l'élimination de l'ennemi intérieur et l'incapacité à faire face aux difficultés
internes.
Seule réalisation indéniable, l'islamisation des lois, des institutions et des
mœurs poursuit son cours inflexible, gagnant tous les aspects de la vie
quotidienne.
Elle atteint plus particulièrement les femmes, privées de leurs
droits élémentaires, et les enfants, cible privilégiée de la propagande.
Elle
est sans doute, avec l'acceptation de l'autorité de Khomeiny, l'un des rares
points d'accord des factions rivales qui se partagent le pouvoir.
Tout le reste
les divise: la conduite de la guerre, le choix des alliances extérieures,
l'organisation de la vie économique et même la Constitution.
Le Parti de la
république islamique, qui a perdu ses principaux dirigeants dans des attentats,
voit son rôle dominant contesté.
La multipolarisation de l'appareil d'État et de
la force publique, même moins visible aujourd'hui, ne s'est pas sensiblement
réduite.
Si les tenants de la "révolution islamique" ont réussi à chasser du pouvoir tous
leurs adversaires, ils ne sont pas pour autant parvenus à s'imposer malgré
l'usage systématique de la force et de la terreur.
De graves problèmes
demeurent.
Celui, constitutionnel, de la succession de Khomeiny.
Celui,.
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