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Irak (2005-2006) Nouvelle dynamique politique

Publié le 16/09/2020

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« Irak 2005-2006 Nouvelle dynamique politique En 2005-2006, la situation en Irak s'est caractérisée par des phénomènes et dynamiques politico-militaires fort contradictoires : ce fut une période riche en élections et référendums, qui n'ont pas pour autant réussi à engendrer un pouvoir central crédible.

Au lieu de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale représentant l'importante diversité irakienne, 2005-2006 a vu la segmentation confessionnelle et ethnique du pays : non seulement la sécurité des citoyens n'était pas assurée, mais l'Irak, particulièrement sa région centrale, a été secoué par une véritable guerre entre civils ; la coalition chiite au pouvoir s'est fissurée mais les Arabes sunnites sont demeurés très divisés ; les forces politico-ethniques kurdes ont continué de monnayer très chèrement leur alliance, même si leur poids hors de leur région restait minime.

L'économie irakienne n'a aucunement bénéficié de la flambée des prix du pétrole, et l'on a même annoncé une chute de la production.

Alors que la présence militaire américano-britannique restait massive, l'ingérence de certains pays voisins (Iran, Syrie, Turquie...) est apparue de plus en plus agressive, visant à subordonner l'avenir de l'Irak à leur stratégie régionale.

Enfin, le 19 octobre 2005 s'est ouvert à Bagdad le procès de l'ancien dictateur Saddam Hussein.

La population souhaitait comprendre, à cette occasion, trente-cinq années de baassisme en Irak, mais très vite cet exercice a montré ses limites. Repositionnement des principales communautés La liste chiite soutenue par le grand ayatollah Ali Sistani a remporté, à la majorité absolue, les élections législatives du 30 janvier 2005.

La nouvelle majorité chiite apparaissait fort hétéroclite (23 courants politiques allant de partis importants à des personnalités indépendantes).

Le deuxième vainqueur des élections fut le bloc kurde, mais il est vrai que les Arabes sunnites avaient largement boudé les urnes.

Chemin faisant, un gouvernement de vainqueurs fut constitué n'aplanissant pas pour autant les contradictions kurdo-chiites.

Les postes importants du pays furent partagés selon un quota confessionnel et ethnique, avec le choix d'un président de la République (poste largement honorifique) kurde, Jalal Talabani, et d'un Premier ministre chiite, Ibrahim al-Jaafari, chef du parti Al-Dawa.

Après neuf mois de pouvoir, le bilan du gouvernement apparaissait globalement négatif, au point que le grand ayatollah Sistani lui-même exprima des critiques publiques. Parallèlement, le jeune et ombrageux clerc Moqtada al-Sadr revint avec vigueur sur la scène politique : il adopta une stratégie gagnante en portant l'étendard de la « résistance » contre l'occupation mais aussi en défendant les conditions de vie du petit peuple chiite.

Tout au long de 2005 et début 2006, de violents conflits ont opposé les milices de M.

al-Sadr à celles de l'ASRII (Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak) d'Abdel-Aziz al-Hakim (à Bassorah, Samawa et Sadr-City à Bagdad).

Quant au gouvernement de I.

al-Jaafari, affaibli et miné par la corruption, il était géré pour l'essentiel par le parti Al-Dawa.. »

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