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Irak (2004-2005) Entre bombes et élections, un pays qui se cherche

Publié le 16/09/2020

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« Irak 2004-2005 Entre bombes et élections, un pays qui se cherche Deux ans après l’intervention de la coalition américano-britannique qui a abouti au renversement du régime de Saddam Hussein (mai 2003), de profonds changements étaient perceptibles, aussi bien en Irak, dans la région, qu’à l’échelle internationale.

Le pays ressemblait à un champ de ruine mais, bien que difficilement saisissables, des dynamiques politiques, économiques et militaires étaient à l’ œuvre. Les responsables américains ont très vite évoqué, à propos de l’insurrection irakienne qui a suivi l’intervention, une « guerre de basse intensité ».

Cette violence (dirigée principalement contre le gouvernement intérimaire, les forces de la coalition, les travailleurs étrangers, les hommes politiques, mais aussi plus généralement contre les chiites, les chrétiens, les Kurdes et les ex-baasistes) a créé une insécurité constante et profondément perturbé l’activité économique – notamment les services publics renaissants et la production de pétrole.

Des dizaines d’étrangers et des milliers d’Irakiens ont été kidnappés et assassinés.

L’Irak est ainsi devenu la première plaque tournante du terrorisme islamiste.

Selon le nouveau ministre de l’Intérieur, Bayan Solagh Jaber, le nombre des insurgés était estimé en mai 2005 à 5 000 ou 6 000 combattants, épaulés par un réseau de soutien logistique d’environ 20 000 à 25 000 personnes, les insurgés bénéficiant aussi de la sympathie de la majorité de la population arabe sunnite.

Le climat d’insécurité a cependant également été entretenu par des réseaux mafieux, des gangs, des chefs de guerre tribaux et des milices politiques. La poursuite, à compter de la mi-2004, de la politique musclée de contre-insurrection et l’« irakisation » des forces de sécurité ont engendré des tensions et de fortes pertes humaines.

Sous le gouvernement d’Iyad Allaoui (de juin 2004 à février 2005), la priorité a été donnée aux actions policières et une attention particulière a été portée à la création d’unités d’infanterie légèrement armées.

Cette stratégie a conduit à subordonner les forces proprement irakiennes au commandement américain.

Cependant, après la réélection de George W.

Bush à la Maison-Blanche (novembre 2004), le dossier politique irakien a été pris en main par le département d’État (désormais sous la direction de Condoleezza Rice) au détriment du Pentagone. Des élections maintenues et tenues Le transfert de souveraineté aux Irakiens, le 28 juin 2004, a été la réponse politique américaine à l’insurrection.

Il est vrai que le rôle joué par les Nations unies dans ce processus a créé une dynamique, même si elle fut de courte durée.

Après l’instauration formelle de la souveraineté, la légitimité du gouvernement provisoire d’Iyad Allaoui dépendait entièrement de sa capacité à assurer la sécurité et à organiser des élections libres. Les élections irakiennes du 30 janvier 2005 ont suscité des réactions politiques et stratégiques, notamment face à la montée d’une expression politique chiite. »

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