Irak (2000-2001) 1991-2001 : dix années perdues
Publié le 16/09/2020
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Irak 2000-2001
1991-2001 : dix années perdues
Dix ans après la seconde guerre du Golfe (janvier-février 1991), au terme de
laquelle l'armée vaincue de Saddam Hussein avait dû se retirer du Koweït envahi
à l'été 1990, le paysage semblait immuable.
S.
Hussein tenait toujours fermement
les rênes du pouvoir.
L'embargo continuait de faire des ravages au sein de la
population, tandis que les bombardements anglo-américains étaient devenus
hebdomadaires depuis l'opération Renard du désert (16-19 décembre 1998), qui
visait à forcer Bagdad à coopérer avec la défunte Unscom, Commission spéciale
des Nations unies chargée du désarmement de l'Irak.
Au printemps 2001, malgré la
création d'une nouvelle commission (17 décembre 1999), l'Unmovic (Commission de
surveillance, de vérification et d'insertion des Nations unies), l'ONU n'avait
pas repris ses missions de contrôle de l'armement irakien.
Sur le plan militaire, la politique de S.
Hussein d'arabisation des franges
méridionales du Kurdistan (nord-est du pays) a conduit l'armée à occuper des
positions près de Mossoul (décembre 2000).
Dans la zone "autonome" kurde, aucun
progrès vers un accord durable entre les deux partis rivaux, le Parti
démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du
Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani, n'était en vue.
Le rapprochement de l'UPK
avec la Turquie a placé les combattants (originaires de Turquie) du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) réfugiés au Kurdistan d'Irak dans une véritable
souricière.
Réhabilitation auprès des États arabes
Les succès de S.
Hussein sur la scène internationale et l'élection américaine
ont constitué les faits majeurs de l'année 2000-2001.
Le président vénézuélien,
Hugo Chavez, a été le premier chef d'État à se rendre en visite en Irak depuis
dix ans (9 août 2000).
Le mouvement de réouverture d'ambassades à Bagdad s'est
accéléré (Égypte, Turquie).
Les relations entre l'Irak et la Syrie, interrompues
depuis vingt ans, se sont plus ou moins normalisées.
Les frontières entre les
deux pays ont été rouvertes aux hommes d'affaires et l'oléoduc reliant Kirkouk à
Baniyas (Syrie), fermé depuis 1982, a été remis en service.
Le Conseil de
sécurité de l'ONU a accepté de réduire l'indemnisation du Koweït par l'Irak, le
29 septembre 2000.
Enfin, le retour de Bagdad sur la scène arabe et islamique
s'est confirmé par la présence irakienne aux sommets arabe du Caire (21-22
octobre 2000) et islamique de Doha (Qatar) le 12 novembre.
Aucun pays arabe ne
défendait plus la reconduction par principe des sanctions contre l'Irak.
L'autre aspect le plus spectaculaire des succès de S.
Hussein a été la
multiplication des vols "politico-humanitaires" vers Bagdad.
Aucune résolution
de l'ONU n'interdit le trafic aérien régulier, mais les résolutions 661 et 770
bannissent toute transaction commerciale et financière avec l'Irak.
À partir de
septembre 2000, dans le cadre d'une campagne internationale contre l'embargo, un
nombre croissant d'avions se sont posés à Bagdad.
Pour la première fois, un
avion occidental (français) transportant des passagers a atterri à Bagdad sans
demander l'autorisation de l'ONU.
Le Premier ministre jordanien, Ali Abu.
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