Irak (1989-1990)
Publié le 16/09/2020
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Irak 1989-1990
L'invasion du Koweït par l'armée irakienne, le 2 août 1990, a créé un choc dans
Irak 1989-1990
L'invasion du Koweït par l'armée irakienne, le 2 août 1990, a créé un choc dans
le monde arabe et confirmé les craintes des pays voisins, lesquels (à
l'exception de la Jordanie) s'inquiétaient depuis un certain temps déjà des
ambitions hégémoniques de Bagdad.
L'image du régime de Saddam Hussein n'avait
cessé de se dégrader aux yeux des Occidentaux dès avant cette agression.
Le cessez-le-feu conclu le 20 août 1988 avec l'Iran après huit années de guerre
a été respecté, mais les négociations de paix entre les deux belligérants n'ont
pas avancé.
Surtout, plus de 100 000 prisonniers, dont 70 000 Irakiens, sont
demeurés internés.
Ils servent de monnaie d'échange entre Bagdad et Téhéran: le
nettoyage du Chatt-el-Arab réclamé par l'Irak, le retrait total des troupes
irakiennes de son territoire exigé par l'Iran.
Les effectifs de l'armée irakienne ont été sensiblement réduits en 1989: 200 000
soldats ont été démobilisés, et sont pour la plupart sans emploi, ce qui a
entraîné à plusieurs reprises de violents affrontements, parfois mortels, avec
des travailleurs égyptiens.
Les relations entre l'Égypte et l'Irak, jusqu'alors
excellentes, en ont été affectées, et 200 000 Égyptiens (sur 1 200 000) ont
regagné les bords du Nil en 1989, souvent dans des conditions dramatiques.
Les recettes pétrolières, qui représentent 95% des revenus totaux du pays, ont
atteint en 1989 15 milliards de dollars (soit 3 milliards de plus qu'en 1988),
alors que le montant des importations a été de 16 milliards de dollars (5
milliards de dollars pour les achats militaires).
Les recettes pétrolières, déjà
à peine suffisantes pour équilibrer la balance commerciale, ne devaient pas
augmenter en 1990, en raison de l'évolution du marché mondial.
Or, le coût de la
reconstruction est estimé à 60 milliards de dollars, tandis que Bagdad a déjà
accumulé une dette de 70 milliards de dollars, venant pour moitié des monarchies
du Golfe.
Bien que disposant d'un potentiel économique considérable à moyen et long terme,
l'Irak s'est trouvé dans une situation financière très délicate, étant incapable
d'assurer le service de sa dette.
Les pays occidentaux étaient de plus en plus
réticents à lui accorder de nouvelles facilités financières.
En mars et avril 1990, l'opinion publique occidentale avait été choquée par
plusieurs événements.
Le 15 mars 1990, Bagdad annonçait l'exécution d'un
journaliste britannique d'origine iranienne, Farzad Bazoft, condamné à mort pour
"espionnage au profit d'Israël et de la Grande-Bretagne" après avoir été arrêté
en Irak en septembre 1989.
Le 28 mars 1990, cinq trafiquants d'armes étaient
arrêtés à Londres au moment où ils tentaient d'exporter en Irak des composants
de détonateurs nucléaires.
Enfin, le 11 avril 1990, on découvrait dans un port
anglais huit cylindres d'acier destinés à l'Irak qui, selon les autorités
britanniques, étaient des pièces d'un canon géant capable de semer la terreur en
Israël ou en Iran.
Selon Bagdad, ces cylindres n'étaient que des éléments.
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