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Ionesco, Rhinocéros, Acte I, scène 1. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Ionesco, Rhinocéros, Acte I, scène 1 Au début de la pièce, deux amis se retrouvent, dans une ville où une étrange maladie, "la rhinocérite", transformera peu à peu les habitants, sauf Bérenger, en rhinocéros.

Cette transformation constitue une image de la montée du nazisme ou d'autres formes de totalitarisme . JEAN, l'interrompant.

- Vous êtes dans un triste état, mon ami. BERENGER.

- Dans un triste état, vous trouvez ? JEAN.

- Je ne suis pas aveugle.

Vous tombez de fatigue, vous avez encore perdu la nuit, vous bâillez, vous êtes mort de sommeil... BERENGER.

- J'ai un peu mal aux cheveux... JEAN.

- Vous puez l'alcool ! BERENGER.

- J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est vrai ! JEAN.

- Tous les dimanches matin, c'est pareil, sans compter les jours de la semaine. BERENGER.

- Ah non, en semaine c'est moins fréquent, à cause du bureau... JEAN.

- Et votre cravate, où est-elle ? Vous l'avez perdue dans vos ébats ! BERENGER, mettant la main à son cou.

- Tiens, c'est vrai, c'est drôle, qu'est-ce que j'ai bien pu en faire ? JEAN, sortant une cravate de la poche de son veston.

- Tenez, mettez celle-ci. BERENGER.

- Oh, merci, vous êtes bien obligeant.

(il noue la cravate à son cou.) JEAN, pendant que Bérenger noue sa cravate au petit bonheur.

- Vous êtes tout décoiffé ! (Bérenger passe les doigts dans ses cheveux.) Tenez, voici un peigne ! (Il sort un peigne de l'autre poche de son veston.) BERENGER, prenant le peigne.

- Merci.

(Il se peigne vaguement.) JEAN.

- Vous ne vous êtes pas rasé ! Regardez la tête que vous avez.

(Il sort une petite glace de la poche intérieure de son veston, la tend à Bérenger qui s'y examine ; en se regardant dans la glace, il tire la langue.) BERENGER.

- J'ai la langue bien chargée. JEAN, reprenant la glace et la remettant dans sa poche.

- Ce n'est pas étonnant !...

(Il reprend aussi le peigne que lui tend Bérenger, et le remet dans sa poche.) La cirrhose (1) vous menace, mon ami. BERENGER, inquiet.

- Vous croyez ?... JEAN, à Bérenger qui veut lui rendre la cravate.

- Gardez la cravate, j'en ai en réserve. BERENGER, admiratif.

- Vous êtes soigneux, vous. JEAN, continuant d'inspecter Bérenger.

- Vos vêtements sont tout chiffonnés, c'est lamentable, votre chemise est d'une saleté repoussante, vos souliers...

(Bérenger essaye. »

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