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Indonésie (1997-1998) La fin de l'ère Suharto

Publié le 16/09/2020

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« Indonésie 1997-1998 La fin de l'ère Suharto La démission du président Suharto le 21 mai 1998, après trente-deux ans d'un pouvoir sans partage, a marqué un incontestable changement politique.

Suharto était parvenu au pouvoir en mars 1966, au terme du massacre de près de 600 000 militants et sympathisants présumés du Parti communiste indonésien, accusés sans preuves d'avoir fomenté une tentative de coup d'État.

Au fil des années soixante-dix et quatre-vingt, il avait consolidé son emprise personnelle sur l'appareil d'État et l'économie du pays par corruption et népotisme.

Son " retrait " de la vie publique a consacré la dislocation d'un système personnalisé de pouvoir autant que l'échec d'une stratégie de développement mariant libéralisation financière et monopoles publics, confondant intérêts privés et publics. L'enlisement dans la crise économique La démission forcée de Suharto a été précipitée par la crise économique qui a frappé le Sud-Est asiatique à compter de la mi-1997.

L'" Ordre Nouveau " (Orde Baru, formule désignant le système politique, autoritaire et sous mainmise de l'armée) fondait en effet sa légitimité sur la promesse de croissance économique.

Avec la fin des perspectives de prospérité, se sont érodées des loyautés qui n'étaient souvent que conditionnelles.

Par répercussion de la crise du bath thaïlandais, le gouverneur de la banque centrale d'Indonésie, Soedradjat Djiwandono, dut choisir le 14 août de laisser flotter la monnaie nationale, la roupie, qui chutait du tiers de sa valeur.

Le 8 octobre, le président Suharto se résignait à faire appel au FMI et confiait les négociations à l'économiste Widjojo Nitisastro, apôtre du nationalisme économique.

Un accord pour un prêt-bail de 40 milliards de dollars était conclu le 31 contre la promesse du démantèlement des monopoles d'État sur l'importation de farine et de blé, et de la fermeture de seize organismes bancaires dont le taux de créances irrécouvrables était jugé excessif.

En novembre, l'Indonésie se voyait contrainte d'importer du riz de Thaïlande, alors qu'elle était devenue autosuffisante en denrées alimentaires depuis 1985. Ce désastre économique s'est ajouté à une catastrophe écologique.

En novembre et décembre 1997, de gigantesques incendies, vraisemblablement provoqués par l'incurie des compagnies minières exploitant des concessions en contrat avec l'État, avaient ravagé la jungle de Kalimantan, puis, par propagation, les forêts de Sumatra et de Java occidental.

Les feux, aggravés par le retard des pluies de la mousson, avaient plongé les populations dayak de Kalimantan dans la famine. La perte de confiance des investisseurs étrangers, attisée par les difficultés des négociations entre Jakarta et le FMI, provoqua une radicalisation de la contestation politique intérieure.

Le 26 décembre, au cours d'une réunion organisée par l'hebdomadaire Ummat dans un hôtel jakartanais pour remettre son titre d'" homme de l'année " à Amien Raïs, secrétaire général de la Muhammadiyah, association réformiste d'action sociale se réclamant de l'Islam. »

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