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Indonésie (1981-1982) Sombres nuages

Publié le 16/09/2020

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« Indonésie 1981-1982 Sombres nuages La vie politique indonésienne a été dominée en 1981 par la volonté de Suharto de légitimer les mécanismes institutionnels de son pouvoir, en préparant les élections législatives de mai 1982 et présidentielle de mars 1983.

Le président est élu par l'Assemblée consultative du peuple, composée de membres choisis sur des listes en fonction des forces respectives de chaque parti et, pour un tiers (soit plus de 300 personnes), d'individus nommés par le président.

Cette assemblée fixe aussi les orientations politiques pendant cinq ans. Le débat politique essentiel dont ce mécanisme a été l'objet n'a pas été mené par les soi-disant partis d'opposition (Parti du développement et de l'unité, musulman ; Parti démocratique indonésien, chrétien et nationaliste), mais par un groupe de généraux à la retraite, de politiciens et d'intellectuels qui avaient soutenu la prise du pouvoir de Suharto.

En 1980, ils avaient constitué le "groupe des 50" qui avait envoyé une pétition au Parlement critiquant certains discours du président.

En 1981, ils se sont opposés à la volonté de Suharto de nommer des membres à l'Assemblée consultative et ont dénoncé le Koptamtib (Commandement pour la restauration de la sécurité et de l'ordre), corps extra-constitutionnel développant un réseau de sécurité pour éviter un coup d'État communiste. Le nombre des mécontents allait s'étendre: en septembre, 360 personnes signaient une pétition demandant une session spéciale de l'Assemblée consultative pour modifier la loi électorale et critiquant l'absence de tout progrès vers la démocratie politique.

Le gouvernement a répondu à ces contestataires (parmi lesquels se trouvent le général à la retraite Nasution et l'ancien gouverneur de Djakarta, le général Ali Sadikin) en les isolant et en les privant de toute possibilité de s'exprimer publiquement.

Toute critique est contrôlée et les dirigeants sont persuadés d'être les garants de ce que peut savoir le peuple: ce dernier, sensible à toute agitation, doit être protégé...

par les forces armées! En août, Suharto allait diffuser l'idéologie officielle: Pancasila, les "cinq principes", à savoir croire en Dieu, internationalisme (ou humanitarisme), unité nationale, démocratie et justice sociale.

Il étendit même cette idéologie à une vision de l'économie fondée sur une mosaïque de coopératives.

Dans le domaine politique, Pancasila sert surtout à justifier le dwifungsi des militaires, c'est-à-dire la double fonction qu'ils occupent dans la société, à la fois civile et militaire.

Sur 300 000 militaires, environ 40 000 occupent en effet déjà des postes civils.

Les deux tiers environ des administrations provinciales sont dirigées par des militaires, et l'armée a son propre système administratif, parallèle à celui du ministère des Affaires intérieures.

Cette idéologie vise aussi à contrecarrer tout fanatisme religieux, notamment islamique.

Cela explique la réaction extrêmement brutale du gouvernement au détournement d'un avion des lignes indonésiennes en mars par cinq membres d'une faction radicale islamique, qui demandaient la libération de quatre-vingts prisonniers, une rançon, la démission du vice-président Malik pour corruption et l'expulsion de tous les Juifs.

Ils seront tués à Bangkok et la presse indonésienne n'aura pas. »

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