Indépendants

« 1 / 2 24 août1966 Série B-45 Fiche N• 1311 Indépendants 1.

Partie prenante du Centre démocrate constitué autour de M.

Jean Lecanuet, le Centre national des indépendants et paysans n'en conserve pas moins sa physionomie et sa structure propres.

Sous son étiquette s'étaient regroupés, le 4 janvier 1949, les représentants de la droite classique qui, à la Libération, avaient formé le PRL (Parti républicain de la liberté), lui-même héritier de tous les partis qui, sous la Ille Répu­ blique, se situaient à la droite du Parti radical.

2.

Après avoir soutenu la ve République, les indépendants entrent dans l'opposition lors de la retraite de M.

Antoine Pinay, leur dirigeant le plus populaire.

Les ministres modérés qui refusent de le suivre (MM.

Giscard d'Estaing, Jacquinot, Marcellin et de Broglie) forment un groupe dissident: le Rassemblement des républicains indépen­ dants, allié à I'UNR-UDT.

Les élections législatives de 1962 portent un coup sévère aux orthodoxes du CNI, dont la représentation parlementaire passe de 110 à 17 dépu­ tés.

Depuis, un effort de réorganisation a été entrepril} sous l'impulsion de M.

Antoine Pinay.

Un bureau exécutif ne comprenant que des parlementaires assure une direction collégiale.

Le secrétaire général, M.

Camille Laurens, n'est qu'un porte-parole.

3.

Les indépendants se sont surtout employés à regagner sur le plan local la fidélité des électeurs modérés.

Aux élections cantonales de mars 1964, la plupart de leurs élus retrouvèrent leurs sièges, de même qu'aux élections municipales de 1965 (512 élus contre 521 en 1959).

Mais le refus de M.

Antoine Pinay d'opposer sa candidature à celle du général de Gaulle aux élections présidentielles de 1965 retira aux indépen­ dants la seule carte qui leur restait pour reconquérir une large audience sur le plan national.

Ils soutinrent au premier tour M.

Jean Lecanuet, mais les sondages ont montré que les voix des électeurs indépendants se sont également portées sur le général de Gaulle (environ 30 %) et même sur M.

Tixier-Vignancour (environ 20 %).

4.

Depuis les élections présidentielles, les indépendants ont reporté tous leurs espoirs sur le centrisme.

Estimant rester les meilleurs défenseurs d'une certaine tra­ dition républicaine, libérale et nationale, ils se proposent de combler le vide que provoqueraient l'affaissement de divers partis traditionnels et, plus tard, la chute escomptée de I'UNR.

Les indépendants entendent s'opposer à la fois au gaullisme et à ce qu'ils appellent le « Front populaire renaissant "· Les élections partielles mon­ trent que pour le CNI le communisme demeure le danger principal.

Dans de nombreux cas, il a fait bloc avec I'UNR pour lutter contre des listes comprenant des communistes.

A Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nice, etc., ses candidats se sont alliés avec ceux de la SFIO.

5.

Mais la participation du CNI au Centre démocrate fournit aux communistes un argument de poids pour condamner toute alliance entre ce dernier et la Fédération de la gauche.

Des difficultés nouvelles surgissent devant les indépendants, dont l'élec­ torat formé au réflexe « anti-Front populaire » aura toujours tendance à choisir le candidat le mieux placé pour écarter ce danger, même s'il fait partie de la maJorité gouvernementale.

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