Inde 2004-2005 Une coalition gouvernementale timorée
Publié le 16/09/2020
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Inde 2004-2005
Une coalition gouvernementale timorée
Sept mois après son accession au pouvoir, l'Alliance progressiste unie (UPA),
coalition menée par le parti du Congrès-I, a dû faire face à la grave crise
humanitaire provoquée par le raz de marée qui frappa, le 26 décembre 2004, les
pays riverains de l’océan Indien.
Fidèle à sa tradition d’indépendance vis-à-vis des grandes puissances et des
institutions internationales, New Delhi a choisi de ne pas accepter d’assistance
d’urgence sur une base bilatérale, sans toutefois refuser l’aide multilatérale
proposée.
Afin de rappeler que la catastrophe n’affectait pas son statut de
grande puissance asiatique, elle apporta son aide aux deux pays les plus
touchés, Sri Lanka et l’Indonésie.
Des bâtiments de la marine indienne, chargés
de médicaments, furent ainsi envoyés vers ces deux pays quelques jours après le
tsunami et plusieurs millions d’euros ont été débloqués pour Sri Lanka et les
Maldives.
Oubliant ses engagements multilatéraux, l’Inde se porta également
volontaire, aux côtés des États-Unis, du Japon et de l'Australie, dans une
éphémère « coalition des bonnes volontés », dissoute après un rappel à l’ordre
du secrétaire général des Nations unies sur l’importance d’une action
coordonnée.
Une gestion efficace de la crise du tsunami
Le nombre officiel de victimes indiennes du tsunami, estimé à près de 12 000,
est sujet à controverse.
En effet, alors que New Delhi a avancé un chiffre de 3
000 morts et disparus dans les îles Andaman et Nicobar, les associations locales
ont estimé qu’au moins 10 000 personnes y ont péri.
À ce chiffre viennent
s’ajouter les 8 800 victimes sur les côtes indiennes, essentiellement celles du
Tamil Nadu.
Le gouvernement central et ceux des États fédérés frappés par la
catastrophe ont fait preuve d’une remarquable efficacité dans le déploiement des
secours, appuyés par la société civile et le secteur privé.
Dans l’archipel des
Andaman et Nicobar, qui compte près de 600 îles, pour certaines seulement
habitées par quelques centaines de personnes appartenant à des tribus locales,
sans contact avec le monde extérieur, l’envoi des secours d’urgence fut
particulièrement critique.
Mais les autorités indiennes surent acheminer
rapidement les secours médicaux et restaurer les principales infrastructures
permettant l’accès à l’archipel.
Au Tamil Nadu, l’action des autorités centrales
et, plus encore, du gouvernement local, son allié au Centre, mais aussi le
dynamisme des organisations non gouvernementales (ONG) et des associations
locales ont, dans l’ensemble, été remarquables.
Sur le plan de la politique intérieure et de l’économie, le gouvernement de
Manmohan Singh a pourtant déçu.
En effet, la complexité et la fragilité de
l’alliance entre partis de gauche, régionaux et centristes, avec l’appui
extérieur des partis communistes, l’ont conduit à mener, en 2004-2005, une
politique plutôt timorée.
Alors que le retour des principaux architectes de
l’ouverture et de la réforme de l’économie indienne dans les années 1990, M.
Singh et Palaniappan Chidambaran, son ministre de l’Économie, laissait présager.
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