Inde (1997-1998) La montée en puissance du BJP
Publié le 16/09/2020
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Inde 1997-1998
La montée en puissance du BJP
Depuis avril 1997, l'Inde était dirigée par un gouvernement de coalition
regroupant, sous le nom de Front uni (UF), treize partis de gauche et
régionalistes, formation minoritaire devant sa survie au soutien externe du
parti du Congrès-I (" I " pour Indira).
En novembre 1997 a été rendu public le
rapport Jain, dénonçant la négligence du Dravida Munetra Khazagham (DMK), au
pouvoir au Tamil Nadu et partenaire important de la coalition gouvernementale au
Centre, envers le groupe terroriste tamoul sri-lankais responsable de
l'assassinat du Premier ministre Rajiv Gandhi en 1991.
Le président du
Congrès-I, Sitaram Kesri, s'est saisi de l'occasion pour demander la démission
des membres du DMK au gouvernement.
Devant le refus du Premier ministre, Inder
Kumar Gujral, le Congrès-I a retiré son soutien au cabinet en place, provoquant
de nouvelles élections générales, moins de deux ans après le précédent scrutin.
S.
Kesri semblait avoir été motivé dans cette décision davantage par la
progression de l'enquête sur l'affaire Bofors que par les conclusions du
rapport.
Des proches de R.
Gandhi, voire l'ancien Premier ministre lui-même,
auraient bénéficié de pots-de-vin substantiels de la part de cette firme
d'armement suédoise, en l'échange de l'obtention d'un contrat de vente de
canons.
Il est probable que, sous la pression de la veuve de Rajiv, Sonia, le
Congrès ait cherché à éviter que le gouvernement ne dévoile les progrès de
l'enquête.
Nouveau gouvernement : des composantes instables
Le retour de la famille Nehru-Gandhi sur le devant de la scène politique s'est
confirmé avec la décision de Sonia Gandhi de faire campagne pour le parti, puis
avec sa nomination après les élections, à la tête de tous les organes de
décision du Congrès-I.
Néanmoins, le retour au pouvoir de ce parti ne semblait
pas proche.
Les élections générales de février-mars 1998 ont confirmé
l'installation de l'Inde dans l'ère des coalitions.
Comme en 1996, aucune
formation n'a obtenu la majorité.
Au Front uni a succédé un gouvernement issu de
l'alliance du Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) avec quatorze
partis régionaux (AIADMK, Samata Party, Shiromani Akali Dal, Biju Janata Dal,
Trinamool Congress, Shiv Sena et Lok Shakti pour les plus importants) et dirigé
par Atul Bihari Vajpayee.
Il a passé l'épreuve de la motion de confiance le 28
mars 1998, grâce au soutien externe d'un des anciens constituants de l'UF, le
Telugu Desam Party.
L'importance des partis régionaux et le rôle de balancier
qu'ils ont acquis depuis les élections de 1996 se sont confirmés.
A lui seul, le
BJP n'a remporté que 178 sièges, un résultat insuffisant pour accéder seul au
pouvoir, mais en progression par rapport à 1996, grâce à son avancée, encore
faible mais réelle, dans le sud du pays.
La survie du gouvernement semblait donc
devoir dépendre du bon vouloir de partis ne partageant non seulement pas le
credo nationaliste hindou mais divergeant aussi sur des points cruciaux comme la
place à accorder aux investisseurs étrangers ou la réforme du secteur public.
Les chevaux de bataille du BJP (imposition d'un code civil uniforme, autonomie
du Cachemire ou restitution des lieux de culte disputés) ne figuraient plus au "
programme national de gouvernement " présenté le 18 mars 1998 par le Premier.
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