Ile Maurice

« 1 / 2 28 juin 1968 Série 0-35 Fiche N• 2466 lie Maurice 1.

L'île Maurice (1850 km 2 , 62 km de long sur 45 de large) accède à l'indépendance le 12 mars 1968 sans avoir assuré la coexistence des groupes ethniques disparates qui y cohabitent et avec un avenir lourdement grevé par une explosion démogra­ phique.

Cette ancienne possession britannique de l'océan Indien appartient (ainsi que l'« île sœur" de la Réunion, distante de 185 kilomètres) au petit archipel volca­ nique des Mascareignes (du nom du navigateur portugais Mascarenhas).

Elle vit de la canne à sucre (en moyenne 700 000 tonnes par an) qui fournit 95 Ofo des exportations.

2.

C'est une ile déserte que les Portugais découvrent en 1507.

Les Hollandais la baptisent Mauritius en l'honneur de Maurice de Nassau mais l'abandonnent en 1712.

Les Français l'occupent trois ans plus tard et lui donnent le nom d'île de France.

Mahé de la Bourdonnais développe ses plantations et y introduit une main-d'œuvre d'esclaves africains.

Il en fait le centre stratégique, " l'étoile et la clef de l'océan Indien», ce qui vaut à ce nid de corsaires un aventureux destin dans la lutte entre la France et l'Angleterre au XVIIIe siècle.

3.

Les guerres napoléoniennes permettent aux Anglais de s'emparer de l'île de France en 1810, conquête définitivement sanctionnée par le Traité de Paris (1814).

Celui-ci laisse aux Mauriciens propriétés, religion, lois et langue.

Ainsi un tiers des habitants continue de parler français, maintenant jalousement des coutumes et une culture dont ils tirent une aristocratique fierté.

4.

Après l'abolition de l'esclavage en 1830, les Anglais importent dans l'île des travailleurs agricoles de l'Inde, pouvant s'y installer définitivement au terme de leur contrat.

Ils font souche, constituant au nombre de plus de 530 000 le groupe de loin le plus important d'une population de 773 000 habitants (1967) ainsi répartie: Inde­ Mauriciens hindous 400 000; Inde-Mauriciens musulmans 130 000; " Créoles " (déno­ mination impropre des métis de Noirs africains) 205 000; Blancs (d'origine française) 13 000; Chinois 25 000.

5.

Le clivage social suit à peu près les différences ethniques.

Les Blancs, parmi lesquels on compte les plus riches et anciennes familles qui contrôlent l'industrie sucrière, forment une classe supérieure ainsi que les " Créoles ..

(classes moyennes, professions libérales, ouvriers qualifiés).

Ils forment la clientèle du Parti mauricien social démocrate de Gaëtan Duval et sont puissants dans les villes.

Ils redoutaient l'indépendance (dont ils boycottèrent les cérémonies).

Musulmans et Créoles s'affron­ tèrent au cours d'émeutes (état d'urgence en 1965 et 1967) qui tirent des d'i:taines de morts.

6.

Un modéré, le premier ministre Seewoosagur Ramgoolam, a pu fusionner son Parti travailliste hindou avec le Comité musulman et l'Independance Forward Bloc dans un nouvel Independance Party, laissant en dehors les nationalistes extréll'listes du Ali-Mauritius Congress.

Il détient (1968) 43 sièges à l'Assemblée contre 23 au Parti mauricien.

L'île est membre du Commonwealth et souhaite adhérer à l'OUA (Organi­ sation de l'unité africaine).

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