I) Quels sont les déterminants des échanges internationaux ?
Publié le 27/06/2024
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I) Quels sont les déterminants des échanges internationaux ?
1) Le rôle des avantages comparatifs et des dotations factorielles et technologiques
Dans les théories libérales, les pays ont intérêt à se spécialiser en fonction de leurs
avantages comparatifs, fondés sur des différences de productivité et de coût chez David
Ricardo, de dotations factorielles et de dotations technologiques.
Ces spécialisations
expliquent des échanges entre pays spécialisés dans des productions différentes.
- La spécialisation internationale représente la répartition des activités productives entre
différents pays qui participent à l’échange international.
Le libre-échange est une politique
commerciale se traduisant par l’élimination de tout obstacle aux échanges internationaux de
biens et de services.
La thèse de Ricardo (économiste anglais) « thèse des avantages
comparatifs » va chercher à justifier le libre-échange par la spécialisation et l’échange,
facteur de croissance.
Il est plus avantageux de s’approvisionner et/ou de vendre à l’étranger
que de rester en autarcie.
Prenons l’exemple de l’échange de draps et de vin entre l’Angleterre et le Portugal :
l’Angleterre n’a pas d’avantage absolu dans le drap et dans le vin, donc le pays n’est pas le
meilleur dans les 2 productions.
Il ne peut pas participer aux échanges internationaux car il
n’a aucune spécialisation performante en terme de coût.
Par contre, le Portugal a des coûts
plus faibles dans la production de vin et de draps => les deux pays ont intérêt à se
spécialiser et échanger : l’Angleterre aura intérêt à se spécialiser dans la production de draps
et le vin pour le Portugal.
Les pays vont alors devoir abandonner une partie de ce qu’ils
faisaient afin de concentrer leur main d’oeuvre dans le domaine où ils sont le plus productif
(productivité la plus forte = coûts plus faibles).
La production globale sera plus importante
car chaque pays produit dans le domaine où il est le plus efficace => la spécialisation
conduit à produire plus efficacement.
Cette spécialisation permet une plus grande rationalisation au niveau global de l’utilisation
des facteurs de production et donc l’accroissement global des richesses crées.
Les pays vont
économiser du travail et vont pouvoir produire plus de richesses avec la même quantité
« heure de travail ».
La théorie de l’avantage comparatif peut être résumée ainsi : elle
démontre que, pour un pays, l’échange est toujours préférable.
Elle démontre également
qu’à partir de l’exemple de l’Angleterre et du Portugal, il est avantageux pour chacun de se
spécialiser dans la production pour laquelle il possède l’avantage le plus fort ou le
désavantage le plus faible.
- La spécialisation s’explique par le théorème HOS ou la thèse des dotations factorielles : la
spécialisation des pays peut s’expliquer par l’abondance relative d’un facteur de production
sur le territoire.
Par exemple, la spécialisation du Canada dans les produits forestiers
s’explique par ses dotations factorielles abondantes en capital naturel.
En effet, une dotation
abondante dans un facteur permet de disposer d’un avantage comparatif puisque ce facteur
est peu cher.
- Cependant, les dotations en facteurs de production (travail et capital) ne sont pas statiques
et peuvent évoluer en fonction de :
- la dotation en facteur travail évolue quantitativement en fonction de la démographie
du pays (taille population, sa composition par âge, choix collectifs en matière d’âge)
- des investissements en capital humain (éducation et formation)
- l’investissement intérieur qui dépend des financements internes et externes
- Mais la spécialisation des pays peut aussi résulter de technologiques plus efficaces sur un
territoire donné.
Par exemple, le Japon ne dispose pas d’avantage comparatif « naturel ».
La
spécialisation du Japon dans l’automobile résulte du développement de techniques de
production plus efficaces par les constructeurs automobiles japonnais, c-a-d par la
constitution d’une dotation technologique .
Ces dotations évoluent en fonction des dépenses
en recherche et développement, mais aussi en fonction des investissements directs à
l’étranger ou de la sous-traitance internationale.
De plus, l’exemple de la Corée du Sud est
aussi parlant : en 1967, les principales spécialisations de la Corée du Sud sont les services et
le textile qui représentaient 28 % et 26 % des exportations du pays.
Ce pays était spécialisé
dans les années 1960 dans des activités qui nécessitaient une main d’oeuvre bon marché
grâce à son abondance relative de main d’oeuvre.
En 2017, ses principales spécialisations
sont l’électronique et la mécanique.
La Corée a fait évoluer sa spécialisation grâce à
l’évolution de ses dotations factorielles : dépenses d’éducation et de formation qui
s’apparentent à des investissements en capital humain, investissements en capital productif
liés à des financements intérieurs et extérieurs, dépenses de recherche et développement.
2) Le commerce international entre pays comparables
Après la 2nde GM, l’essentiel du commerce international se réalise entre des pays de niveau
de développement semblable.
Ces pays s’échangent ainsi des produits identiques mais
différenciés, donc substituables.
Ces produits sont donc issus de la même branche d’activité.
Or, les théories de l’analyse des avantages comparatifs par Ricardo expliquaient uniquement
l’intérêt des échanges entre des pays différents exportant des produits différents mais
standardisés.
De nouvelles explications du commerce international sont proposées par les
« Nouvelles théories du commerce international » par Krugman.
Il prend en compte le
nouveau contexte du commerce international de l’après 2e GM, caractérisé par une forte
concurrence qui conduit les entreprises à différencier leurs produits pour obtenir un pouvoir
de marché et bénéficier d’économies d’échelle grâce au fait d’être seules à vendre de
grandes quantités de cette production.
Ces théories mettent l’accent sur le rôle :
- des économies d’échelle : en produisant pour un vaste marché international, les
firmes augmentent les quantités produites, ce qui leur permet de baisser le coût par unité
produite → incite les entreprises à se spécialiser sur certains types de produits.
- d’une demande de diversification des produits : les échanges intra-branches entre
pays de niveau de développement comparable s’expliquent par des stratégies de
différenciation horizontale ou verticale, et de qualité des entreprises qui cherchent à
échapper à la concurrence par les prix.
- La différenciation permet à chaque pays de développer un avantage comparatif dans une
variété ou qualité de produit, avec un renforcement de cet avantage comparatif grâce aux
économies d’échelle.
Ainsi, les entreprises Apple et Samsung fabriquent toutes les deux des
téléphones portables de qualité comparable avec des variétés différentes.
- Pour différencier son produit de ceux de ses concurrents, une entreprise peut changer les
caractéristiques de son produit en améliorant sa qualité ou en lui donnant des fonctionnalités
nouvelles.
Elle peut aussi investir dans des dépenses de publicité pour différencier l’image
du produit.
- La différenciation horizontale consiste à offrir des produits similaires et de même qualité
mais de caractéristiques différentes (couleur, design, taille de l’écran, localisation d’un
magasin …)→ renvoie à une logique de similitude des demandes nationales
- la différenciation verticale consiste à offrir des produits similaires mais de qualités
différentes (par exemple l’échange d’une Ferrari contre une Peugeot) (haut de gamme/bas
de gamme, réputation de fiabilité …)→ renvoie à une logique de différence.
II) Le rôle des firmes dans la mondialisation
1) Productivité des firmes et compétitivités d’un pays
La compétitivité représente la capacité d’une entreprise ou d’un pays à maintenir ou
accroître ses parts de marché.
Au niveau d’une entreprise, la compétitivité dépend des gains
de productivité qui résultent des investissements réalisés.
En effet, ces investissements
permettent à l’entreprise de produire moins cher quand elle conduit à mettre en place des
innovations de procédé.
Avec la recherche et développement, ces investissements peuvent
aussi permettre de développer des nouveaux produits générant plus de valeur ajoutée, ce qui
favorise à la fois les profits de l’entreprise, la pérennité des emplois et les salaires.
Une
entreprise est donc plus compétitive que ses concurrents quand elle parvient à obtenir
davantage de parts de marché en raison de la meilleure qualité de ses produits et/ou de prix
plus attractifs.
On peut distinguer deux types de compétitivité :
- la compétitivité prix correspond à un gain de part de marché obtenu grâce à des prix plus
faibles que ceux proposés par les concurrents.
- la compétitivité hors prix correspond à un gain de part de marché grâce aux
caractéristiques plus attractives des produits proposés face à la concurrence.
- La compétitivité des pays dépend de la productivité des firmes présentes sur le territoire,
elle même liée à la qualité des institutions et des infrastructures, à la capacité d’innovation
et à la taille du marché.
- les différentiels de compétitivité entre pays européens s’expliquent par des différentiels de
productivité.
- Pour un pays, la compétitivité concerne l’attractivité du territoire et les performances
réalisées à l’exportation.
- Une nation est alors plus compétitive qu’une autre quand elle est capable d’exporter
davantage, mais aussi quand elle parvient à augmenter l’emploi, le niveau de vie et donc le
bien être de la population.
Parmi les facteurs favorables à la compétitivité des pays, il y a :
- le progrès technique est déterminant dans la mesure où il permet de réaliser des
gains de productivité du travail qui se traduisent par une baisse des coûts unitaires.
Il
favorise une meilleure capacité....
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