Hypothermie
Publié le 16/05/2020
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3 février 1965 Série No 29 Fiche No 348
Hypothermie
1.
Les animaux hibernants se montrent capables de supporter des températures très
basses en réalisant, de façon physiologique, l'abaissement de leur température inté
rieure.
Ils tombent alors en état de sommeil et leurs échanges organiques sont très
restreints.
Cette hibernation est immédiatement réversible en cas de changement sou
dain ou menaçant de l'environnement: l'animal récupère toute sa vivacité.
Cette apti
tude a évidemment frappé les physiologistes, qui ont cherché à établir s'il s'agissait
d'une propriété générale des organismes vivants ou d'une disposition spécifique.
2.
Des observations scientifiques de refroidissement expérimental ont établi que
l'abaissement de température entraînait un accroissement remarquable des capacités
de résistances aux agressions.
Des rats refroidis jusqu'à 1so supportent des restric
tions d'oxygène, des injections de venin, des irradiations à doses élevées, des chocs
hémorragiques, toutes épreuves
auxquelles succombent les animaux témoins demeu
rés à la température normale.
3.
L'application thérapeutique des effets protecteurs de l'hypothermie a été conçue
d'abord au bénéfice de la chirurgie.
Ce procédé a permis de résoudre les problèmes
posés par l'irrigation cérébrale lors des interventions sur le cœur.
Les cellules ner
veuses ne supportent pas le défaut d'apport d'oxygène: au-delà de 2 à 3 minutes, elles sont irrémédiablement altérées.
La réduction des échanges cellulaires en hypothermie
a p.ermis de réaliser sans dommage des arrêts circulatoires prolongés.
La méthode a pu être mise à profit en neurochirurgie ou dans le traitement des grands ~rûlés.
4.
Les hypothermies chirurgicales se situent couramment au voisinage de 27 à 300; certaines interventions comportent l'hypothermie profonde où la température dans les différents organes peut être abaissée vers 100.
Il ne semble pas que l'on puisse des
cendre plus bas que - &o, température à partir de laquelle des rats nouveau-nés ont
pourtant encore pu être ramenés à la vie.
Vers - so, il se produit une congélation bru tale des liquides inter et intracellulaires, qui provoque d'irrémédiables désordres.
Mais les travaux de Jean Rostand et du or Parkas, en Grande-Bretagne, ont permis de
découvrir que l'addition de glycérine permet de conserver des tissus très complexes refroidis par l'azote liquide à -1960
5.
On applique déjà cette méthode en médecine vétérinaire pour l'Insémination
artificielle et on y peut voir une phase préalable à la survie de l'espèce en cas de
cataclysme universel.
Les merveilles du froid débouchent sur le fantastique.
L'indi
vidu en pleine santé pourrait décider de meUre en réserve un de ses organes pour se le faire greffer à l'âge où se manifesteront, comme le dit Jean Rostand, " les effets
dégradants de la durée», On étudie d'ailleurs sérieusement les modes d'application
des basses températures aux navigateurs Interplanétaires: la suspension de la vie
permettrait de recouvrer, au terme d'un très long voyage, une jeunesse intacte.
Un roman de science-fiction récent propose même l'hibernation des cancéreux jusqu'à la découverte d'une thérapeutique efficace.
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