Huysmans, Joris-Karl - écrivain.

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Huysmans, Joris-Karl - écrivain.
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PRÉSENTATION

Huysmans, Joris-Karl (1848-1907), écrivain français, auteur de À rebours, qui a évolué du naturalisme au mysticisme en passant par le décadentisme.

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FORMÉ À L'ÉCOLE NATURALISTE

Né à Paris, Georges Charles Huysmans est issu, par son père, d'une lignée d'artistes et de peintres hollandais, auxquels il rend honneur en adoptant le prénom de Joris-Karl. Orphelin de père à huit ans, il entreprend des études de droit qu'il
abandonne rapidement. Il conjuguera longtemps vie de bohème et carrière administrative très rangée.
En 1870, il est enrôlé comme garde mobile dans la Garde nationale de la Seine mais, bientôt malade, il connaît de la guerre son visage le plus dérisoire. Sa réticence à l'égard de toute forme d'organisation sociale et de vie politique sort renforcée de
cette expérience. C'est en 1876 que commencent ses relations suivies avec Zola et les Goncourt. Dans plusieurs articles, il prend la défense de l'Assommoir contre ses vertueux détracteurs et publie une nouvelle, Sac au dos, dans le recueil naturaliste
intitulé les Soirées de Médan (1880) (voir naturalisme). C'est également de cette période que datent les Soeurs Vatard (1879), récit de la vie de deux ouvrières tout empreint de réalisme, ainsi que En ménage (1881) et À vau-l'eau (1882). Huysmans
n'est cependant pas homme à rester le sage apprenti de quelque école que ce soit, même littéraire.

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UN CULTE DES SENSATIONS

En 1884, il publie À rebours qui, dès sa parution, le brouille avec Zola. Dans une préface écrite vingt ans après le livre, Huysmans reconnaîtra d'ailleurs que ce roman constituait bien, sinon une dénonciation, au moins une rupture franche et délibérée
avec le naturalisme : « Nous devions nous demander si le naturalisme n'aboutissait pas à une impasse et si nous n'allions pas bientôt nous heurter contre le mur du fond. «. Dans À rebours, Huysmans crée le personnage de Des Esseintes, riche
esthète qui tente de tromper son ennui en stimulant ses sens par de subtiles compositions artistiques. Lors du scandale qui accompagne la publication de ce roman du décadentisme et du nihilisme, Barbey d'Aurevilly écrit : « Après un tel livre, il ne
reste plus à l'auteur qu'à choisir entre la bouche d'un pistolet ou les pieds de la croix. «. À terme, la conversion de Huysmans lui donnera raison.

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VERS DIEU

Dès 1890, Huysmans entre dans une période de satanisme mystique qui imprègne son roman Là-bas, publié en 1891. Le personnage de Durtal, adepte de la magie noire et spécialiste de Gilles de Rais, y succède à Des Esseintes, tout en étant, comme
lui, un célibataire rongé par la hantise de la médiocrité. Il sera aussi au centre de En route (1895), la Cathédrale (1898) et l'Oblat (1903). Jugé obscène et blasphématoire, Là-bas suscite de nombreuses protestations et reçoit un éreintage en règle de
la part de Léon Bloy. Au fil de sa vie et de ses oeuvres, Huysmans oscille entre les tentations, violentes, de la chair ou, raffinées, de l'art, et l'appel de la foi la plus fervente. En juillet 1892, lors d'un séjour à la Trappe d'Igny, il se convertit
brutalement, frappé par l'évidence de Dieu, ainsi qu'il le narre dans En route.
Ses derniers romans confirment et précisent d'ailleurs son évolution vers un catholicisme orthodoxe : la Cathédrale est née d'un mélange, parfois aride, de symbolisme et d'autobiographie spirituelle ; le livre connaît un succès inespéré. En 1901,
Huysmans fait sa profession solennelle d'oblature après un an de noviciat et publie Sainte Lydwine de Schiedam, où il expose sa doctrine de la substitution et de la souffrance mystiques.
Atteint d'un cancer, Huysmans meurt après des mois de souffrances acceptées dans un esprit d'expiation.

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UN ORFÈVRE DU STYLE

Huysmans se caractérise par une curiosité universelle, qui l'a conduit à multiplier les expériences, parfois au péril de son équilibre, et par un souci du style qui demeure une constante, quelles que soient, par ailleurs, ses évolutions littéraires. Du
naturalisme de ses débuts, il gardera le sens de l'observation du réel et le goût de l'accumulation, qui tend d'ailleurs à se substituer à une réelle intrigue. Féru de littérature latine décadente, il aime user des vocables les plus rares, dans une langue
toujours imagée et nerveuse.
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