Huxley écrit dans un essai que « la plupart des hommes passent une existence incolore dans le demi-coma du travail mécanisé mais aussi du loisir mécanisé ». En quoi les loisirs eux-mêmes peuvent-ils empêcher de vivre pleinement ? Que devraient-ils être au contraire pour permettre à l'homme de s'épanouir ?

« Huxley écrit dans un essai que « la plupart des hommes passent une existence incolore dans le demi-coma du travailmécanisé mais aussi du loisir mécanisé ».

En quoi les loisirs eux-mêmes peuvent-ils empêcher de vivre pleinement ?Que devraient-ils être au contraire pour permettre à l'homme de s'épanouir ? introduction • SituationLes élèves connaissent, sans doute, Aldous Huxley par une oeuvre de fiction : Le meilleur des mondes.

Le romandécrit une société futuriste où règne le conditionnement des êtres.

La critique de la société technicienne s'opèreaussi à travers les essais de cet auteur.

La phrase proposée en citation en donne un aperçu.• Tonalité de la citationA l'évidence, elle est pessimiste et critique.

La répétition de l'adjectif « mécanisé » centre le propos sur lacivilisation technique.

L'intrusion de la machine dans le monde du travail a gagné le domaine des loisirs.

Que l'onpense au récent succès des jeux vidéo et électroniques qui détrônent, même chez les plus jeunes, les jouetstraditionnels.Cependant, le terme « mécanisé » suggère une autre signification.

On pense à « machinal », d'autant quel'expression « demi-coma » insiste sur le relâchement de la conscience.

La population, prise dans l'engrenage destemps modernes, comme Chaplin dans son célèbre film, ne sait plus profiter de ses moments libres.

Les loisirs nesont pas un îlot indépendant du monde du travail et de l'état d'esprit qui règne dans la société. orientation du sujet • Travail et loisirLa citation s'équilibre autour de deux notions : le travail et les loisirs.

Or, le libellé ne retient que les seconds.

Quelledoit être l'attitude du candidat ?Il convient de suivre, ici, les indications du libellé.

L'activité professionnelle sera donc traitée relativement aux loisirset non de façon absolue.• Le plan est suggéréLe sujet s'oriente en deux parties : la première, négative, comprend la citation et la première phrase du libellé.

Laseconde, positive, envisage des solutions qui permettent à l'homme de s'épanouir.

Le conditionnel, « devraient », sejustifie si l'on adhère au pessimisme d'Huxley.

Si l'on pense, en revanche, que son jugement est trop sévère, onprésentera les solutions comme une réalité, déjà présente.

Sur les arguments, rien n'est changé ; seul, le point devue se trouve modifié. plan proposé 1.

La condamnation des loisirs— Le but des loisirs, détente et épanouissement.

Or...— Le travail continue à déterminer le temps libre.

Lorsque l'activité professionnelle est contraignante, les loisirs sontvécus d'une façon appauvrissante.— « Pour la plupart », les congés se caractérisent par des occupations trop spécialisées, qui excluent toutapprofondissement.— Les loisirs et le circuit de la consommation.

On soulignerait les aspects négatifs de l'industrie du tourisme— Deux exemples qui connaissent un vif succès et qui prêtent à de nombreuses critiques : la télévision, les loisirsorganisés. 2.

Les solutions— Améliorer les conditions de travail et la relation de l'hommeà son métier, c'est permettre de mieux vivre les loisirs.— On peut classer les distractions suivant un ordre croissant de valeurs, cependant, il est difficile d'établir unehiérarchie entre les loisirs.A la limite, on inverse la classification traditionnelle : la dispersion deviendrait, dans ce cas, animation et joie devivre.— Certaines conditions propres aux vacances sont à améliorer : le temps et l'espace.plan commenté • Première partie : condamnation des loisirs qui empêchent de vivre pleinement — Notons d'abord la contradiction entre le but « normal » des loisirs, à savoir l'épanouissement de la personne, etl'échec constaté par Huxley.

L'étymologie indique que le mot dérive du latin licet (il est permis).

Il s'agit de momentsde libre expression, du moins en principe, car de nombreux éléments limitent ces instants de repos et de liberté.— G.

Friedmann dans Sept Etudes sur l'homme et la technique déplore « l'infiltration du travail après le travail ».

Peuhabitué à s'émanciper l'homme se conforme à des « modèles » sociaux et reproduit, pendant ses congés, desconduites semblables à celles qu'il suit dans sa profession.

La valorisation du travail, la pression de la consommation,tout concourt à le désorienter.

Dès lors, il n'a qu'un objectif, trouver un deuxième emploi, une deuxième activité.Même, lorsque cette occupation n'est pas directement rétribuée, elle entre dans le cycle de la consommation etévite d'avoir recours à tel ou tel service.

Ainsi, pour des raisons matérielles ou par incapacité à échapper au mondede la production, l'homme ne vit pas pleinement ses loisirs.. »