Huvelin (Paul)

« 1 / 2 17 aout 1966 Série B-44 Fiche No 1299 Huvelin (Paul) 1.

Succédant à M.

Georges Villiers comme président du CNPF (Conseil national du patronat français), M.

Paul Huvelin, 68 ans.

ancien élève de Polytechnique, a été préparé à cette fonction par une carrière longue et variée de chef d'entreprise.

D'abord ingénieur de fabrication à la Société métallurgique de Normandie, il est entré en 1928 au service de la Société générale d'entreprises, assumant au sein de ce groupe de nombreuses tâches de direction tant en France qu'à l'étranger.

2.

En 1956, M.

Huvelin crée le Centre de recherches patronales Rexeco sur les problèmes de l'expansion et participe à ce titre au CRC (Centre de recherches des chefs d'entreprise).

Membre du Conseil économique et social, il joue un rôle important dans diverses commissions du CNPF.

C'est lui qui fait introduire dans la déclaration patronale du 14 janvier 1965 un préambule affirmant: "L'économie doit être au service des hommes.

" 3.

Alors que M.

Georges Villiers venait de la moyenne entreprise, M.

Paul Huvelin, malgré des origines modestes, est représentatif des milieux du grand patronat, ce qui lui donne plus d'aisance pour défendre certaines idées nouvelles sur la vie de l'entre­ prise, à laquelle il voudrait associer plus étroitement le personnel et, tout d'abord, les cadres.

Sa doctrine en la matière traduit un souci d'efficacité.

Pour lui, un excès de rigidité ne peut que nuire à l'entreprise capitaliste.

4.

M.

Paul Huvelin veut agir cependant avec une grande souplesse en tenant compte de la complexité du CNPF, qui groupe 900 000 firmes relevant de l'industrie, du commerce ou des services par l'intermédiaire de groupements professionnels ou interprofessionnels.

Les personnalités les plus influentes y sont les dirigeants des principales organisations: sidérurgie, construction électrique, chimie, bâtiment, pétrole, travaux publics.

Le nouveau président du CNPF tient à maintenir l'unité du patronat à travers cette diversité.

5.

Sous la présidence de M.

Villiers, le CNPF avait totalement rompu le dialogue avec la CGT et la CFDT-CFTC, ne maintenant le contact qu'avec la CGT-FO.

Cette attitude, qui s'explique par la crainte de voir remis en cause le statut de l'entreprise et surtout d'être conduit à négocier des conventions collectives plus favorables aux salariés, est à l'origine d'un nombre croissant de manifestations ouvrières de protes­ tation.

M.

Paul Huvelin se propose de détendre l'atmosphère, sans céder toutefois aux revendications syndicales.

6.

Préoccupé de la suppression des protections douanières dans le cadre de la CEE qui interviendra en 1968, M.

Paul Huvelin, tout en revendiquant, comme c'est la tradi­ tion au CNPF, la levée des contraintes de l'Etat et de nouveaux allégements fiscaux, veut renforcer et moderniser l'organisation interne des entreprises françaises grâce au développement de la recherche économique et de l'information.

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