Hugues REBELL: La Câlineuse (Résumé & Analyse)

« Hugues Rebell est le pseudonyme de Georges Grassal (1867-1905).

Né à Nantes, héritier d'une fortune confortable, ilfinira ses jours précocement, dans la solitude et la pauvreté.

Dans ses écrits, très en vogue au tournant du siècle, ilaffirme son culte élitaire de l'énergie, exaltant l'homme fort qui brûle son destin en s'abandonnant à l'appel du sanget à un érotisme parfois meurtrier.

Son roman La Câlineuse est paru en 1899. Dans le Paris de la fin du XIXe siècle, la demi-mondaine Juliette Fournier passe d'amant en amant sans jamais sesoumettre totalement. La force de la sensualité Juliette Fournier, demi-mondaine parisienne, est une femme débordante de sensualité qui exerce une terriblefascination sur les hommes qui l'approchent.

Herbert Primeraine, le narrateur, ainsi que Paul Ancelle, son ami, sontfollement amoureux d'elle.

Juliette est d'un despotisme glacial avec les deux hommes : accordant tantôt sespréférences à l'un ; puis, brusquement, s'en lassant, elle retourne prodiguer ses faveurs à l'autre.

Chaque fois quel'un de ses amants se trouve ruiné, elle le délaisse aussitôt pour en trouver un autre qui puisse satisfaire soninsatiable soif de luxe.

Herbert la suit à plusieurs reprises à l'étranger, abandonnant toutes ses affaires à Paris ;aucun sacrifice ne semble assez grand pour cette femme qui ne daigne jamais tomber amoureuse de l'une de sesconquêtes.

Aux moments d'exquise sensualité succèdent des scènes de jalousie et de violence d'une déroutantevulgarité.

La mort de Juliette amène un peu de calme dans la vie des deux hommes qui décident de partir, chacunde leur côté, finir leur vie outre-mer. Une farouche indépendance La Câlineuse est avant tout un ouvrage réaliste qui retrace avec beaucoup d'exactitude les rouages de la passion. Du premier désir au plaisir, puis finalement aux pensées obsédantes de la jalousie - qui conduisent souvent à desidées de meurtre -, Hugues Rebell analyse en connaisseur les différentes étapes qui mènent un homme à se perdredans un besoin, sans cesse croissant, de sensualité.

L'argent n'est pas véritablement le moteur de l'attitude deJuliette ; ce à quoi elle tient par-dessus tout c'est à sa liberté, à son indépendance totale.

Il peut semblerparadoxal que celle-ci passe par une dépendance financière vis-à-vis des hommes.

Mais la demi-mondaine résout ceconflit en multipliant le nombre de ses amants ; elle ne laisse ainsi jamais la possibilité à aucun d'entre eux d'avoirune véritable emprise sur elle.

Sa liberté affective est, en dernier ressort, garante de son statut de femme libre.. »