Hugo: présentation de la vie et de l'oeuvre
Publié le 06/12/2021
Extrait du document
«
Victor Hugo
Poète, romancier, dramaturge, critique, Victor Hugo est, certes, un auteur d’une stature incomparable et
inégalée.
Sa devise «!Ego Hugo!», qui traduit son orgueil légendaire (sa mégalomanie, selon ses
détracteurs), a poussé Jean Cocteau à écrire que «!Victor Hugo était un fou qui se croyait Victor Hugo.!».
Il
n’en reste pas moins qu’à l’âge de trente ans, Victor Hugo, à la tête du mouvement romantique, avait
révolutionné le théâtre et inventé une nouvelle langue poétique, et qu’à cinquante ans il eut le courage
d’abandonner sans hésiter une existence confortable et une situation acquise pour l’exil, au nom de la
résistance à la dictature de Napoléon III.
Victor Marie Hugo fut, historiquement, un enfant de la Révolution.
Ses parents firent connaissance en 1796 et se marièrent l’année suivante.
Son père, Léopold Hugo,
appartenait à une famille d’artisans de Nancy, tandis que sa mère, Sophie Trébuchet, était née dans la
bonne bourgeoisie nantaise : Hugo était donc issu de deux milieux très différents.
De l’union assez
malheureuse de Léopold et Sophie naquirent trois enfants : Abel (1798), Eugène (1800) et Victor (1802).
Victor Hugo vit le jour le 26 février 1802 à Besançon où son père, qui s’était enrôlé très jeune, était en
garnison.
Léopold Hugo suivit les drapeaux vainqueurs de Bonaparte!; il connut une ascension rapide dans
la hiérarchie militaire, ce qui lui permit d’accéder au poste de gouverneur d’Avellino en Italie, puis d’être
nommé gouverneur de trois provinces et comte de Siguenza en Espagne .
L’enfance de Victor fut quelque
peu mouvementée, partagée entre Paris et les lieux de mutation de son père, entre l’amant de sa mère (le
général Victor Lahorie) et les maîtresses de son père.
À quatorze ans, le futur poète écrivit sur un cahier
d’écolier : «!Je veux être Chateaubriand ou rien.!»
À dix-sept ans, il fonda avec son frère Abel une revue, le Conservateur littéraire, rédigée presque
intégralement par lui.
À vingt ans, le jeune poète publia ses Odes (1822), recueil encore classique par sa
forme mais plein d’audace, qui lui valut une pension royale.
Il devait le remanier quelques années plus tard,
sous le titre Odes et Ballades (1828).
La disparition de sa mère en 1821 permit à Victor d’épouser l’année
suivante Adèle Foucher, son amie d’enfance.
De ce mariage, il eut quatre enfants : Léopoldine (1824),
Charles (1826), François-Victor (1828) et Adèle (1830).
En 1827, la préface que Victor Hugo rédigea à sa tragédie, Cromwell - sa première œuvre dramatique -,
devint immédiatement le manifeste du théâtre romantique (voir Drame et art dramatique).
Ce traité se
divisait en trois parties : la première, à finalité destructrice, condamnait les règles aristotéliciennes de
l’unité de lieu et de temps (deux des règles appliquées dans le théâtre classique), la deuxième partie
recommandait en revanche de conserver la seule règle aristotélicienne acceptable, celle qui concernait
l’unité d’action, tandis que la troisième partie affirmait le droit et le devoir, pour l’art, de représenter la
réalité sous tous ses aspects.
Hugo définissait ainsi, contre l’esthétique du théâtre classique, les règles
d’un nouveau genre théâtral, le drame romantique.
Le drame romantique né des théories de Hugo se caractérise par l’introduction du laid et du grotesque sur
la scène théâtrale, par un plus grand souci de la couleur locale et surtout par le mélange des genres -
puisqu’au sein d’un même drame figurent des éléments tragiques et comiques.
Le 25 février 1830, la représentation de la pièce Hernani, qui donne à Hugo l’occasion de mettre lui-même
en pratique ses principes, se déroula dans une atmosphère surchauffée par les polémiques entre
défenseurs de la tradition et tenants des nouvelles doctrines.
C’est cette soirée mouvementée, restée dans
l’histoire littéraire sous le nom de «!bataille d’Hernani!», qui fit officiellement de Hugo le chef de file du
romantisme français.
Hugo illustra encore ses théories au théâtre, notamment avec des drames passionnés
comme Le roi s’amuse (1832), interdit par la censure, Lucrèce Borgia (1833) ou Ruy Blas (1838), un de ses
drames les plus connus.
Sa renommée de poète lyrique était confirmée par la publication de divers recueils de vers.
L’éclatante
révélation de Hugo comme poète romantique date en effet de 1829 avec le recueil des Orientales, nourri
d’images de la Grèce en flammes et de visions de villes espagnoles.
Des Feuilles d’automne (1831) au.
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