HROTSVITHA
Publié le 16/05/2020
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HROTSVITHA
vers 935 - vers 913
HROTSVITHA, nonne et véritable écrivain, doit être née vers 935· On ignore tout de son enfance
Agée d'environ vingt-trois ans, elle fut reçue religieuse au couvent de Gandersheim, ville du
Brunswick actuel, qui appartenait alors au duché de Saxe.
Dès lors l'histoire de sa vie se confond
avec celle de sa vocation littéraire.
Quand elle mourut, on n'en sait rien, sinon que ce dut être
nettement après 968, peut-être vers 973·
En Germanie du moins, la haute société de ce temps trop souvent taxé de barbarie produi
sait beaucoup de femmes cultivées.
Il s'en trouvait plus d'une à Gandersheim.
Les Muses, alors,
se plaisaient au couvent.
La nonne Riccardie y fut la première à faire profiter Hrotsvitha de ses
leçons.
Puis ce fut le tour de Gerberge, fille de Henri, duc de Bavière, nièce de l'empereur Otton
le Grand, et qui allait bientôt devenir l'abbesse du monastère.
Plus jeune que Hrotsvitha, mais
remarquablement formée par les doctes religieux de Saint-Emmeran de Ratisbonne, elle eut sur
notre moniale une influence décisive.
Bientôt, à force de lire les livres de la bibliothèque conven
tuelle et aussi ceux que lui procura Gerberge, la jeune fille se sentit des démangeaisons de plume.
Ce fut le début de grandes difficultés.
Elle peina longtemps « à l'insu de tous et comme
furtivement »; elle écrivait, et puis bien vite elle détruisait, comme détestable, ce qu'elle venait
d'écrire.
Enfin elle osa montrer ses essais à Mère Gerberge, qui les approuva, l'encouragea.
Une
poétesse était née.
L'œuvre de Hrotsvitha comprend des poèmes religieux, des pièces de théâtre en prose et
deux récits historiques en vers.
Il semble que ces trois groupes correspondent à trois périodes de
son
activité littéraire.
Ses poèmes
la montrent latiniste et versificatrice habile, imbibée de Virgile et d'Ovide,
capable néanmoins d'accents personnels et plus d'une fois traversée d'un authentique souffle
lyrique.
Sa Vie de la Vierge, son Ascension contiennent des morceaux dignes d'un vrai poète.
La diver
sité
de ses dons éclate avec Gongoifus, histoire burlesque autant qu'édifiante d'un mari thaumaturge
et trompé et de la surprenante punition de sa femme.
Le Martyre de saint Pélage, récit contemporain
de Hrotsvitha, relève de l'hagiographie, comme le Saint Denis et la Sainte Agnes.
Plus encore que l'aisance et l'éclat de la forme, il est permis d'admirer dans les poèmes
de Hrotsvitha la lucidité de son sens chrétien, sa juste notion de l'héroïsme surnaturel des martyrs,
et surtout de l'inépuisable miséricorde divine.
A cet égard, ses deux autres poèmes, Chute et conver
sion du diacre Théophile, et Basile - l'un et l'autre archétypes de la moderne légende de Faust -
annoncent déjà les sommets qu'elle atteindra dans le meilleur de ses drames, Callimaque.
Cette profondeur de pensée ne pouvait évidemment se manifester aussi librement dans
les poèmes historiques sur Otton le Grand et sur la fondation du monastère de Gandersheim,
composés par Hrotsvitha après ses pièces de théâtre et sur l'ordre de son abbesse.
Ils n'ajoutent rien
à sa gloire..
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