Honoré Daumier
Publié le 16/05/2020
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Dessinateur, lithographe, peintre et sculpteur français, né en 1808, mort en 1879.
Ses caricatures satiriques et parfois tragiques étaient essentiellementdirigées contre la bourgeoisie parisienne.
Il produisit plus de 4.000 lithographies et, principalement après 1860, des peintures à l'huile extrêmementsardoniques qui furent peu appréciées de son vivant.
Daumier dessina dans La Caricature, Charivari et d'autres périodiques.
Il créa plusieurs stéréotypesimaginaires de personnages contemporains et dut purger une peine de prison pour une attaque dirigée contre le roi Louis Philippe.
Ses peintures témoignentd'une technique fluide et de l'utilisation d'une palette principalement monochrome.
Il réalisa également des sculptures de ses personnages, telle que lastatuette de bronze Ratapoil (v.
1850) (Louvre, Paris.
Honoré Daumier Fils d'un peintre en bâtiment de Marseille qui ambitionnait une carrière littéraire, Daumier emménagea à Paris en 1815 avec sa famille.
Peu attiré par les études scolaires, le jeune Honoré fut placé dans l'atelier d'un ancien élève de David, le peintre Lenoir.
Mais les difficultés financières de sesparents, aggravées par la folie dans laquelle son père, poète raté, sombrait, le contraignirent à travailler dès l'âge de 13 ans comme saute-ruisseau chez unhuissier.
Son emploi suivant de commis de librairie au Palais Royal, où il voyait défiler un foule de personnages, aiguisa son sens de l'observation et gravadans sa mémoire une multitude de caractères qu'il libérera dans ses caricatures ultérieures.
En 1828, Daumier avait décidé de se consacrer uniquement àsa carrière artistique.
Initié à la lithographie, il réalisa ses premières commandes de planches et de portraits.
Lors des mouvements populaires de 1830,son talent pour la satire éclata au grand jour.
Il ne cessera dès lors de caricaturer les travers de la société et des hommes, ce qui lui vaudra simultanémentla prison et la célébrité en 1832, à la suite d'une représentation irrévérencieuse du roi Louis-Philippe.
Libéré, il n'en poursuivra que plus vivement sesattaques satiriques contre le régime et les injustices sociales.
La révolution de 1848 et l'instauration de la IIIe République permirent à Daumier, dont lespiques venimeuses n'avaient plus lieu d'être, de se consacrer à sa nouvelle passion : l'impressionnisme.
Dès 1848, il produisit une série de lithographiesimpressionnistes qui, à l'instar des oeuvres des rares peintres pionniers du mouvement, furent rejetées par le public, malgré l'engouement et le soutien dupoète Baudelaire.
Atteint de cécité, Daumier vécut dans le dénuement jusqu'à sa mort en 1879.
Si ses caricatures enchantèrent ses contemporains, lafacture originale de ses sculptures et de ses peintures ne sera reconnue qu'au XXe siècle.
Ce fut dans la boutique de son père, marchand de cadres et detableaux à Marseille, que Daumier prit le goût du dessin et de la peinture qui l'a toujours possédé.
Et, plus tard, lorsque son père vint chercher à Paris dessuccès littéraires, et qu'il le plaça chez un huissier, puis chez un libraire du Palais-Royal, ces apprentissages ne furent pas inutiles pour le jeune Honoré, carils lui permirent de connaître les types parisiens : les débiteurs et les créanciers, les avocats, les flâneurs et les gobeurs qu'on va revoir dans toute sonoeuvre, dans ses peintures et ses dessins.
Car il dessine très tôt ; le dessin seul l'intéressait ; ses parents le laissèrent suivre sa voie et, dès 1824, à l'âgede seize ans, il commence à dessiner des illustrations pour les journaux ou les livres amusants.
C'est le début d'une activité considérable qui dureracinquante ans, et fera sortir de son crayon fertile plus de quatre mille lithographies et autant de gravures sur bois.
Désormais, la vie de Daumier se confondavec son oeuvre ; elle est toute unie ; Daumier vit modestement avec sa mère près de l'Hôtel de Ville, puis il épouse une jeune couturière, et il se fixependant des années dans l'île Saint-Louis, au quai d'Anjou.
A la fin de sa vie, vers 1860, il change de quartier et se transporte, avec les autres peintres, surles pentes de Montmartre.
Il perd peu à peu la vue et il meurt, presque aveugle, dans la petite maison que son ami C orot lui avait offerte, à Valmondois.Daumier ne fut pas le solitaire que ses biographes nous montrent parfois ; c'était un bon vivant, resté méridional de caractère et d'allures, excellent ami, liéavec le cénacle de l'hôtel Pimodan et avec les artistes de l'école de Barbizon.
Nullement solitaire, Daumier n'a pas davantage été méconnu : seslithographies lui ont valu un immense succès ; ses peintures ont été très remarques, et ses contemporains exprimaient même le regret de ne pas en voirdavantage dans les expositions.
Il semble n'avoir commencé à peindre qu'assez tard.
C'est qu'il est absorbé, d'abord, par un travail de dessinateurlithographe, de caricaturiste qui aurait écrasé des artistes moins féconds que lui.
Chaque jour, en chantant et en fumant la pipe, il dessine sur la pierre deuxou trois lithographies, des charges contre les hommes politiques et les ministres ou, lorsque les juges de Louis-Philippe l'auront condamné, des chargescontre les bourgeois, leur niaiserie, leur orgueil naïf, leurs enthousiasmes et leurs joies.
Mais, s'il ne peint pas dès sa jeunesse, c'est aussi parce que lasculpture le séduit alors plus que la peinture.
Il est lié avec Dantan, Feuchère, Préault, et il sculpte dans la glaise des oeuvres vigoureuses dont le reflet sevoit nettement dans ses lithographies.
Jusque vers 1844, il a une vision de sculpteur, puis, assez brusquement, un peu avant 1848, sa vision se transforme; il voit en peintre, peut-être sous l'influence de ses amis Bonvin et Daubigny, et de cette époque datent ses premières peintures ; il va continuer à peindrejusque vers 1870, produisant une centaine de toiles, tandis que son oeuvre lithographique diminue.
En 1848, il envoie au concours pour la figure de laRépublique une esquisse (Louvre) qui est très admirée, et il n'obtient pas le prix simplement parce qu'il refuse, par modestie, de concourir pour le tableaudéfinitif.
Il ébauche un portrait du ministre de la Justice, Crémieux, et, l'État lui commandant un tableau, il compose les esquisses qu'on appelle à tort laBarricade ou l'Émeute, et qui veulent symboliser la Révolution de 1848 (réplique de ce qu'a été pour 1830 ta Liberté sur la barricade de Delacroix).
En1849, il envoie au Salon le Meunier, son fils et l'âne (anc.
coll.
Bignou) ; à celui de 1850 les Femmes poursuivies par des satyres (Montréal), un DonQuichotte et le dessin de Silène du Musée de C alais.
Vers 1850, il peint OEdipe et le berger et la Sainte Madeleine ; vers 1858, le Wagon de troisièmeclasse et le Drame du Musée de Munich, ainsi que divers sujets sur le théâtre.
Au salon de 1861 figure la Blanchisseuse (Musée du Louvre) ; en 1864,Daumier représente son ami Jules Dupré au travail (le Peintre, au Musée de Reims).
Un peu plus tard, viennent les Avocats ; Don Quichotte et la mule morteest exposé au Salon de 1868, et l'oeuvre s'achève par les Parades foraines.
On le voit par ses premiers tableaux, on le sait d'ailleurs, Daumier ne s'est pasformé seul ; il a fréquenté assidûment le Louvre ; il y a admiré surtout Rubens et Rembrandt, et on retrouve dans ses premières oeuvres peintes unsentiment très rubénien dans l'allégresse, la plénitude des formes, les sujets et le style.
Mais ce sentiment disparaît assez vite ; l'influence de Rubens cèdedevant celle de Rembrandt.
Rembrandt, plus familier à un graveur, le séduit par ses oppositions violentes et sourdes, par ses éclairages, par la richesse deson métier.
Daumier cesse rapidement d'être sensible à l'agrément de la couleur claire ; les teintes sourdes, les noirs, les bruns, certains rouges, lesvisages se découpant en sombre sur un fond violemment éclairé, constituent pour lui l'essentiel de l'art du peintre.
L'influence de Decamps, celle de Milletsont faciles à reconnaître à côté de celle de Rembrandt, mais Daumier reste très personnel.
Il est personnel par son style, par son dessin rapide, par sacouleur ; il l'est aussi par ses sujets résolument modernes.
Il peint ce qu'il voit à côté de lui dans l'île Saint-Louis : les chevaux à l'abreuvoir, les laveusesremontant péniblement l'escalier, les passants contemplant le clair de lune, les enfants se baignant dans la Seine ; l'éclairage scénique le séduit quelquetemps, et il termine par les avocats et les pitres forains.
Daumier est ce peintre de la modernité que Baudelaire appelait de tous ses voeux ; maisBaudelaire, qui professait pour lui une "admiration absolue", ne l'a pas compris, peut-être parce que Daumier ne s'est jamais réalisé complètement ; lacentaine de toiles que nous possédons de lui ne sont généralement que des esquisses, des études inachevées.
C ependant, son oeuvre a eu un grandretentissement : Manet et Cézanne en ont compris la leçon ; ils ont admiré ces oeuvres géniales et incomplètes, alors que la veuve de Daumier acceptait devendre tout son atelier en échange d'un poulailler.
L'oeuvre de Daumier Une cinquantaine de tableaux.
C hronologie quasi impossible à établir.
Nous donnons un choix d'oeuvres les plus représentatives classées par genre.
1848 LA REPUBLIQUE, esquisse (Louvre, Paris) LE RETOUR DU MARCHÉ (Collection Reinhart, Winterthur).
LA SORTIE DE L'ÉCOLE(Collection particulière, Paris).
LA BLANCHISSEUSE (Louvre, Paris).
LE WAGON DE 3° CLASSE (Metropolitan Museum, New York).
LES BUV EURS(Collection Lewisohn, New York).
LES JOUEURS D'ÉC HECS (Petit Palais, Paris).
LE PEINTRE (Musée de Reims).
LE PEINTRE FEUILLETA NT UN CARTONA DESSINS (Musée de Lyon).
LES AMATEURS D'ESTAMPES (Musée de Mannheim).
L'AMATEUR D'ESTAMPES (Petit Palais, Paris).
TRIO D'A MATEURS(Petit Palais, Paris).
L'ATELIER DU SCULPTEUR (Phillips Mémorial Gallery, Washington).
TROIS AVOCATS CAUSANT (Phillips Memorial Gallery,Washington).
APRÈS L'AUDIENCE (Musée de Lyon).
PARADE DE SA LTIMBANQUES (C ollection Esnault Pelterie, Paris).
PA ILLASSE (Collection Brown,Baden, Suisse).
CRISPIN ET SCAPIN (Louvre, Paris).
SCÈNE DE MOLIÈRE (Louvre, Paris).
LE MA LADE IMAGINAIRE (Collection Esnault Pelterie, Paris),LE DRAME (Pinacothèque, Munich).
OEDIPE ET LE BERGER (Collection Silberberg, Breslau).
LES VOLEURS ET L'ANE (Louvre, Paris).
LES ÉMIGRANTS(Petit Palais, Paris).
DON QUIC HOTTE (Pinacothèque, Munich).
DON QUICHOTTE (Tate Gallery, Londres).
DON QUICHOTTE ET LA MULE MORTE(Ancienne Collection Baron Gourgaud, Paris).
LE BON SAMARITAIN (Collection Burrel, Musée de Glasgow)..
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