Hongrie (2002-2003) Victoire de la gauche
Publié le 16/09/2020
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Hongrie 2002-2003
Victoire de la gauche
Aux élections locales tenues le 20 octobre 2002, la participation a battu des
records pour ce type de scrutin (51,06 %).
La gauche, victorieuse comme aux
législatives d'avril, a remporté 16 assemblées de comitats sur 20.
Seuls quatre
d'entre eux (à l'ouest du pays) demeuraient à droite, alors que des villes comme
Miskolc, Szeged ou Sopron passaient à gauche.
Le Parti socialiste et la
Fédération des jeunes démocrates (FIDESz, opposition conservatrice) renforçaient
leur suprématie sur leurs petits partenaires respectifs (Alliance des démocrates
libres – SzDSz – au centre gauche, Forum démocratique hongrois – MDF – au centre
droit).
Le prix Nobel attribué à l'écrivain Imre Kertész a ravivé les plaies du
nationalisme conservateur : en effet, ce Juif survivant des camps nazis, jamais
attiré par le communisme, s'est montré fort critique envers les Hongrois ayant
participé à – ou fermé les yeux sur – l'extermination.
La marginalisation de
l'extrême droite a été confirmée.
La droite avait certes choisi un ton dur.
Après avoir contesté la légitimité de
la majorité, la FIDESz a tenté une réorientation.
Son chef Viktor Orbán, qui
s'était retiré après les législatives, a repris ouvertement la direction de son
parti, à compter du début 2003, pour en faire un parti populaire de masse.
De
son côté, le Premier ministre Péter Medgyessy, a annoncé un remaniement
gouvernemental pour mai 2003, mais un maintien de sa politique.
Il pouvait se
prévaloir d'une progression du salaire minimum plus importante que le taux de
croissance du PIB (3,8 % en 2001 et 3,3 % en 2002) et d'une certaine stabilité
économique, malgré la crise sévissant en Allemagne, principal partenaire
économique de la Hongrie.
La devise nationale s'était renforcée, de 246,33
forints pour 1 € fin 2001 à 235,9 forints fin 2002, avant de revenir en avril
2003 à son niveau de fin 2001.
L'inflation a enregistré une baisse (5,7 % pour
2002 et 4,5 % en rythme annuel prévus pour 2003).
Le gouvernement a encouragé
les partenaires sociaux à limiter la progression des salaires en 2003,
l'économie étant fragilisée par une balance des comptes courants détériorée en
2002 (– 4 %).
La dette publique (56,1 % du PIB en 2002) a accentué le déficit
budgétaire (9 % du PIB en 2002, contre 3,8 % en 2001 ; 4,5 % prévus pour 2003 du
fait des contraintes européennes).
L'entrée dans l'Union européenne (UE) a été fixée, comme pour les dix autres
pays candidats, au 1er mai 2004.
Le référendum du 12 avril 2003 sur cette
adhésion a été un succès (83,76 % de «oui»), malgré une faible participation
(45,62 %).
Le vote d'adhésion a représenté 38 %, le seuil de 25 % étant requis
par la loi.
La FIDESz avait critiqué l'intégration à demi-mot, l'opinion était
sûre de la victoire du «oui», et la campagne n'a pas su mobiliser l'opinion.
Mais la consultation a aussi pâti de la crise irakienne.
La Hongrie s'est
engagée en signant la lettre du 30 janvier 2003 qui soulignait son soutien à la
démarche du Royaume-Uni en faveurs des choix américains, tout en affirmant
l'importance du rôle devant être joué par l'ONU.
Mais, contrairement à la
Pologne, Budapest n'est pas entrée en guerre contre l'Irak en mars 2003, elle a
refusé de fermer l'ambassade irakienne et P.
Medgyessy a pris des initiatives
diplomatiques (21 mars 2003) pour assurer une coordination entre politiques.
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